Un plateau prestigieux : Carl Cederschiöld, ancien maire de Stockholm, président de la Kommunala Företagens Samorganisation (Fédération suédoise des entreprises publiques communales), Jean-Léonce Dupont, président de la Fédération des Epl, vice-président du Sénat, président du Conseil général du Calvados, Philippe Duron, député-maire de Caen, président de la Communauté d'agglomération Caen La Mer, Laurent Sodini, vice-président de la Région Basse-Normandie chargé de l'Economie, et Gérard Lissot, président de NCI, vice-président de Normandie Aerospace, ont alimenté le débat sur les outils existants ou en développement pour faire émerger une économie locale résistante aux tensions économiques mondiales.La Suède, une source d'inspirationLa présentation de Stadshus AB (littéralement Hôtel de ville SA), holding municipale détenue à 100 % par la ville de Stockholm a campé le décor. Cette holding gère les 18 Epl de Stockholm avec un chiffre d'affaires cumulé de 1,3 milliard d'euros (2010). Plus de la moitié des sociétés concernées ont également des filiales. Ce système permet au groupe de se financer directement auprès des marchés via la collectivité dont ils dépendent. Chaque année, celle-ci reçoit des dividendes en tant qu'actionnaire, lesquels en 2010 se sont élevés à 82 millions d'euros.
Au moment où les collectivités françaises s'interrogent sur la création d'une agence de financement des collectivités locales, Carl Cederschiöld a fait part de l'expérience de Kommuninvest en Suède qui agit au seul profit de ses 230 collectivités actionnaires en matière de financement.
Les Epl, moteur d'une croissance durable et territorialiséeJean-Léonce Dupont a, par la suite, montré en quoi les Epl et leur probable élargissement à la Sem contrat permettait de déployer une gamme complète de solutions en fonction des projets en mariant avantages du public et du privé tout en favorisant l'essor d'une économie locale capable de consolider un tissu économique résistant.Le territoire, au cœur de la stratégieLes interactions entre territoire et économie sont nombreuses. C'est ce qu'a démontré Philippe Duron en présentant la stratégie de différenciation de l'agglomération en matière de technologie sans contact. Labellisation, pôle de compétitivité sont autant d'outils que le territoire peut conjuguer. Labellisé "Territoire leader du mobile sans contact", celui-ci bénéficiera de financements dans le cadre du Grand emprunt afin de favoriser le développement numérique des territoires. Ce programme d'expérimentations vise à déployer les technologies et les applications dans le domaine des transactions électroniques sans contact via le téléphone portable. Le territoire, dans cet optique, devient un véritable territoire d'innovation.Les financements régionaux, outils d'accompagnementLa question des financements est centrale et notamment la question de leur finalité. En effet, la Région est progreessivement passée d'une politique de subvention à une politiqued'accompagnement en se dotant de fonds (FCPR) dédiés à chaque ambition : transmission d'activité, croissance des PME/PMI existantes, amorçage d'activité…Laurent Sodini a plus particulièrement évoqué le Fonds d'amorçage interrégional (FIRA). La Région Basse-Normandie a lancé l'initiative de constituer un fonds d'amorçage en association avec les Régions Haute-Normandie, Bretagne et Pays de la Loire. Son objectif est d'investir dans des entreprises innovantes comme celles accompagnées par Normandie Incubation, pour renforcer leur capital et faciliter ainsi l'accès au crédit bancaire. Laurent Sodini a également évoqué une réflexion à venir sur la création d'un fonds souverain pour intervenir sur des projets de long terme.La coopération entre enseignement supérieur, collectivités et PME/PMIUne fois les acteurs et leur potentiel identifiés, il faut les structurer en filière, les fédérer autour d'une ambition commune. Normandie AeroEspace en est l'exemple parfait. Gérard Lissot a rappelé la genèse de cette association regroupant industriels, professionnels de la formation et collectivités. Initié avec le concours des collectivités, cette association est progressivement devenue le pivot de la filière aéronautique normande en intervenant en matière d'emploi et de formation, en participant activement à la recherche, en favorisant le développement des relations grands comptes et sous-traitance et, enfin, en agissant sur la notoriété de la filière au niveau international.La filière représente aujourd'hui :• près de 2 milliards d'euros de CA • 10 000 salariés (environ 7 500 chez les grands industriels de la filière et près de 2 500 chez les sous-traitants)• au 1er plan des régions aéronautiques et spatiales françaises • une croissance annuelle continue • plus de 2 000 recrutements sur 5 ans (dans la région) • 80 membres