Le projet de la ville de Santander, coordonné par le Professeur Luis Munoz, a été développé dans le cadre du 7e programme cadre de l’Union Européenne. L’objectif était de déployer à grande échelle un projet de recherche expérimentale, support de services pour une ville durable et intelligente. En 3 ans, 12 000 capteurs ont été déployés dans tout le centre-ville, générant chaque jour 5 millions de mégabits de données. Les citoyens peuvent également fournir des données volontairement et de façon anonyme au travers d’applications. Ces données servent des services de mobilité (détection des places de stationnement libres, mesure de l’encombrement routier), l’environnement et la protection des ressources (utilisation raisonnée de l’arrosage dans les parcs, monitoring environnemental de la pollution de l’air ou lumineuse, des nuisances sonores) ou encore une application de réalité augmentée qui informe les usagers sur les points d’intérêts de la ville.
La ville de Vienne a elle aussi un programme très ambitieux à horizon 2050, pour rendre davantage de services aux habitants afin de conserver la qualité de vie viennoise. Veronika Haunold, directrice générale du centre de compétences Tina Vienna, a expliqué qu’une gouvernance très forte a été instaurée par un pilotage de la plus haute juridiction de la ville, déclinée en groupes de travail avec les services techniques et les grandes entreprises, qui place la stratégie smart city comme une priorité. A ce jour, plus de 2 000 bases de données sont librement accessibles et 150 applications ont été créées (localisation des toilettes publiques, histoire des arbres remarquables, localisation du bus et de son heure d’arrivée ou encore démarches administratives en ligne, etc.).
A l’échelle française, des Epl interviennent d’ores et déjà sur ces domaines en fonction de leurs compétences.
Jean-Luc Dupont, président d’EnerSieil et maire de l’Ile-Bouchard, traduit cela concrètement par le développement de bornes de recharge électrique en Indre-et-Loire, par la production d’énergies renouvelables décentralisées anticipant la fin des tarifs d’achat et par la création de filières locales.
Dans le cadre du programme EcoCité, Olivier Sala, directeur de Gaz Electricité de Grenoble, s’appuie sur le tissu économique grenoblois pour expérimenter des solutions, permettant la visualisation des consommationsénergétiques et d’eau pour les particuliers et pour la Ville de Grenoble au travers d’un tableau de bord territorial.
Didier Bernateau, directeur du pôle développement de projets à la Scet, a insisté sur l’importance de laisser de la place à l’innovation dans les programmes urbains et immobiliers, afin d’intégrer toutes les innovations qu’elles soient technologiques, logistiques, industrielles ou liées aux nouvelles organisations du travail et aux modes de vie.
Enfin, Jean-Noël Guillot, directeur de projets ville durable d’EDF, a insisté sur la finalité des outils que l’on met en place pour les smart cities. Ainsi, il est nécessaire de planifier des politiques énergétiques et de déplacement à horizon 2030. La réalisation de diagnostics permet d’anticiper et de réaliser des choix d’investissement en cohérence avec les besoins et potentiels énergétiques des territoires, à partir d’éléments macro-économiques, démographiques et des ressources naturelles locales.
A l’avenir, les Epl pourraient devenir de véritables chefs d’orchestre pour la réalisation de plateformes technologiques, à même de faire coopérer les acteurs du public et du privé, de valoriser les données au travers de services aux citoyens et de proposer un pacte démocratique pour l’utilisation de ces données.
