Economie circulaire, une expression « à la mode », une vraie vague de fond. Comme la définit souvent François-Michel Lambert, président de l'Institut de l'économie circulaire et député des Bouches du Rhône, l'économie circulaire est un modèle d'optimisation de la ressource, soutenable et durable. « L'idée première consiste à tirer la substantifique moelle de tous nos produits de consommation pour allonger leur durée de vie sous différentes formes. Un système où les déchets des uns deviennent les matières premières des autres. » A l'occasion de cette table ronde, François-Michel Lambert a présenté ses ambitions pour l'Institut de l'économie circulaire et sur le cadre législatif qu'il souhaite promouvoir.Parallèlement, la Commission européenne a inscrit dans ses axes de travail prioritaires le développement d'une économie circulaire. Vanya Veras, secrétaire générale de Municipal Waste Europe, est revenue sur ces perspectives : recycler, réutiliser, substituer, valoriser les ressources et les sauvegarder, tel est le programme défini en septembre 2011 pour une utilisation efficace des ressources, l'Europe étant très soucieuse de sa compétitivité à moyen terme, avec la montée des prix des matières premières et l'ampleur des gaspillages européens. Tous les pays d'Europe sont engagés. Les leaders sont la Finlande, la Suède et le Danemark, et leur compétitivité s'en est trouvée améliorée. L'Allemagne et la Hollande suivent.Cette rencontre a aussi été l'occasion de présenter l'investissement d'un certain nombre d'Epl dans ce domaine. Pierre Champion a évoqué la longue expérience engagée par la Semardel. Faire des déchets « une ressource pour les générations futures » grâce à la valorisation, est l'ambition du groupe Semardel qui développe une multitude de moyens techniques : mise en place d'une unité de production électrique fonctionnant au biogaz issue des ordures ménagères, mise en service d'une unité de cogénération permettant de produire notamment une énergie capable d'alimenter le réseau de chaleur de la ville d'Evry (environ 50 000 habitants), une unité de méthanisation transformant les déchets organiques, récupérés dans les cantines scolaires, en biogaz.Frédéric Bataille, directeur général de la Sem Valagro, a présenté les travaux de recherche que mène cette dernière afin de valoriser les déchets et accompagner ainsi des processus d'innovation industrielle pour mettre en place des procédés originaux, fondés sur la chimie du végétal et du carbone recyclé. Ces travaux se font au bénéfice du Conseil régional de Poitou-Charentes, principal actionnaire, mais aussi des industriels de la Région ou de toute autre structure recherchant des solutions innovantes, y compris parmi les Epl de déchets.Autre exemple présenté, le Min de Rungis : Produits frais non vendus, non commercialisables, récupérés par l'Association nationale des épiceries solidaires qui a trouvé place sur le Marché, déchets organiques transformés en compost et biogaz, plastiques revendus, et le reste transformé en énergie pour le Min et l'aéroport d'Orly, source d'économies non négligeables. Un circuit global qui permet de redistribuer et de recycler.Face à ce nouvel enjeu qu'est l'économie circulaire, cette table ronde a permis aux acteurs d'échanger et aussi de démontrer que chaque epl, à son échelle, est en mesure de participer à ce mouvement global.
L’économie circulaire, un nouveau mode de développement ?
Imaginez un nouveau modèle de croissance qui ne produirait aucun déchet non recyclable. Tel est l’objectif de l’économie circulaire, alternative à l’économie linéaire (extraire, fabriquer, consommer et jeter) reposant sur un cycle à bout de souffle. Certaines Epl ont déjà investi dans ce mouvement.