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Eplscope 2020, l’essor contrarié des Epl

Publié le 14 octobre 2020

A l’occasion du Congrès et du salon des Epl, la Fédération des élus des Entreprises publiques locales publie l’édition 2020 du Baromètre des Entreprises publiques locales, l’Eplscope. Alors que le plan stratégie Epl Territoires 2020 de la FedEpl touche à sa fin, les Sem, les Spl et les SemOp ont continué à gagner des parts de marché en 2019. L’année 2020 s’annonçait sous les meilleurs auspices avant que la crise sanitaire et économique ne vienne ralentir l’ensemble de l’économie française.

L’Eplscope 2020 est la version actualisée au 1er juin 2020 du Baromètre des Entreprises publiques locales. Elle apporte des éclairages et livre des clés de compréhension de l’évolution du mouvement formé par les Sem, les Spl et les SemOp. En sus des sujets évoqués habituellement, l’étude s’est intéressée cette année à des problématiques dans la continuité du Livre blanc sur l’économie mixte locale. Elle fait notamment le point sur les pratiques de gouvernance et liées à la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Un volet est bien évidemment dédié à la crise sanitaire et économique, et à la manière dont les Epl ont été affectées et ont réagi.

A travers cette publication, la Fédération des Epl poursuit son activité d’enrichissement de la connaissance de l’économie mixte locale en France. Elle est d’ailleurs le seul organisme assigné à cette tâche. Ses missions de veille et de prospective lui permettent de suivre au plus près l’évolution du mouvement des Sem, des Spl et des SemOp, de manière à le soutenir au mieux dans ses actions et à promouvoir la gamme Epl auprès des pouvoirs publics.

La croissance spectaculaire de l’économie mixte locale freinée par la crise

Entre le 1er juin 2019 et le 1er juin 2020, les Entreprises publiques locales (Epl) ont plus que poursuivi la dynamique de croissance dans laquelle elles s’inscrivaient alors. A l’atteinte d’un pic en termes de nombre – 1 332 sociétés, dont 887 Sociétés d’économie mixte (Sem), 417 Sociétés publiques locale (Spl) et 28 Société d’économie mixte à opération unique (SemOp) – s’ajoute le fait d’être parvenu à un point culminant en termes d’activité. Le chiffre d’affaires des Epl s’élève à près de 15 milliards d’euros, soit une progression de 9 % en un an. L’arrivée à maturité de certains projets dans l’énergie a permis d’arriver à ce stade, mais la quasi-totalité des branches d’activité sont concernées par cette tendance haussière. Les effets de la fin des cycles municipaux et intercommunaux ont été très modérés.

La crise sanitaire et économique liée à la propagation de la Covid-19 est venue stopper l’élan en faveur de l’économie mixte locale. Au même titre que pour l’ensemble de l’économie française, l’activité a été tant paralysée que les pertes seront substantielles et ne pourront être rattrapées avant 2021. La baisse du chiffre d’affaires des Epl sur l’exercice 2020 est estimée à 9 %, même si les Epl de mobilité, de tourisme, de culture et de loisirs sont autrement plus fragilisées que celles intervenant dans l’environnement, les réseaux, l’habitat et l’immobilier à ce jour.

Des politiques de consolidation financière, le recours aux aides institutionnelles et la reprise de l’activité économique pour amortir les effets de la crise

Tous secteurs confondus, les Entreprises publiques locales avaient fort heureusement déployé des politiques de renforcement de leur assise financière depuis plusieurs années. En ayant procédé à des augmentations de capital et de fonds propres et en ayant accru leur trésorerie, elles s’étaient armées pour pallier à de subites baisses d’activité telles que connues au cours de cette crise sanitaire et économique. Ces stratégies leur ont permis dans un premier temps de financer leurs activités incompressibles malgré l’absence momentanée de recettes.

Les répercussions de la crise ont toutefois été telles que les Epl ont été contraintes, comme de nombreuses sociétés, de recourir aux dispositifs de soutien aux entreprises mis en place par les institutions publiques et parapubliques. L’éligibilité des Sem, des Spl et des SemOp à l’ensemble de ces différentes mesures a été fondamentale. La mise en place de dispositifs de chômage partiel a été majoritaire au sein des Epl, alors que nombre de sociétés, intervenant dans la mobilité, le tourisme, la culture et les loisirs ont bénéficié d’autres facilités.

Ajoutés à la reprise de l’activité économique, à un niveau proche de celui de l’avant-crise, ces éléments devraient permettre à l’économie mixte locale de repartir de l’avant. Même si les situations sont très différentes d’un secteur à l’autre. Bras armés des collectivités territoriales, les Epl seront assurément facilitatrices et accélératrices de la reprise ; les Sem, les Spl et les SemOp continueront à jouer leur rôle de catalyseur de développement des territoires.

 

Par Esteban PRATVIEL
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