C’est depuis le Sénat que Sylvie Robert a présidé la première Commission Tourisme, Culture et Attractivité territoriale, qui a réuni en visioconférence une cinquantaine de participants. Cette séance a été l’occasion pour les dirigeants d’Epl intervenant dans les secteurs du tourisme, de la culture et du développement économique de faire état de la situation de leur entreprise dans le contexte de la crise sanitaire.
Particulièrement touchées par les restrictions sanitaires, les Epl du secteur du tourisme et de la culture et des loisirs ont connu en 2020 des pertes d’activité estimées de 32 % en moyenne sur l’ensemble de l’année par rapport à 2019. Néanmoins, des secteurs comme la gestion de salles de spectacles et l’évènementiel ont été pour la plupart bien plus impactés. Aussi, la sollicitation de nombreux dispositifs de soutien mis en place par l’Etat pour amortir les effets du ralentissement économique, a permis aux Epl de tourisme et de culture de limiter certaines de leur pertes. Mais malgré le soutien financier apporté également par leurs collectivités, elles n’en demeurent pas moins fragilisées.
Les Epl de développement économique résistent mieux
Les Epl intervenant dans le secteur du développement économique (agence de développement économique, Sem d’immobilier d’entreprise et MIN essentiellement) ont été bien moins impactées, leurs pertes d’activité en 2020 se limitant en moyenne à 5 %, bien que des écarts très importants ont été constatés en fonction des activités exercées.
Cette commission a également été l’occasion pour les Epl de faire remonter leurs inquiétudes relatives au manque de visibilité et à l’impact de la crise sur les entreprises privées, dont essentiellement des prestataires, avec lesquelles elle travaillent, ce qui pourrait peser sur la reprise de leurs activités notamment dans le secteur de l’évènementiel.
Les principales mesures du Plan de relance concernant ces Epl et les autres modalités de financements ou d’accompagnement en ingénierie (Ademe, ANCT, financements européens) ont pu être présentées lors de cette commission. Parmi elles, les fonds du plan de relance consacrés à l’écologie et au tourisme durable amèneront les acteurs de ces filières à devoir reconsidérer la consommation touristique, sommée de se « repenser » dans l’après crise sanitaire, le fonds de déficit d’opération de restructuration des locaux d’activité (FDORLA) en centre-ville ou encore les contrats de relance et de transition écologique (CRTE) qui allient ambition de transition écologique et développement économique en appui aux projets de territoires.
Trois principales thématiques ont émergé lors des échanges très constructifs :
- la mise en place du pass sanitaire, pour lesquels les dirigeants d’Epl comme les élus ont encore beaucoup de questions, notamment sur les données personnelles, alors qu’un amendement sur ce sujet déposé par le gouvernement dans le cadre du projet de loi sur la sortie de crise vient d’être adopté par la commission des lois de l’Assemblée nationale ;
- La transformation du modèle économique et l’évolution substantielle relative aux attentes dans le secteur de l’évènementiel en particulier ;
- La chaîne de valeur et le modèle économique de demain, qui devra prendre en compte de nouveaux usages, dont ceux des espaces de travail et le croisement du distanciel et du présentiel lors des évènements organisés par les Epl.
Ces deux derniers sujets structurants pourront être approfondis dans le cadre d’un groupe de travail dédié.
Sylvie Robert a conclu cette commission en instant sur le rôle essentiel des Epl dans la sortie de crise en tant qu’outil de la reprise en alliant les atouts du privé et du public. La prochaine commission devrait avoir lieu en septembre.