S’il est souvent coutume de le dire, l’élection présidentielle de 2022 s’inscrira sous le signe de l’inédit. Alors que la crise sanitaire sera en toile de fond du scrutin, le système politique français est profondément marqué par un climat de défiance. Les questions relatives à la proximité et aux territoires seront au cœur des enjeux de l’élection du président de la République en avril et mai prochains.
La multiplication des signaux de défiance vis à vis des institutions politiques
Dans la continuité des précédentes séquences, le quinquennat actuel a été marqué par de nombreuses manifestations de cette désacralisation. Si des mouvements de mobilisation contre diverses mesures gouvernementales – comme notamment la « crise des Gilets jaunes » en 2018 ou du mouvement social contre la réforme des retraites en 2019 – en ont été des expressions, la baisse de la participation électorale aux scrutins intermédiaires en est une autre. Malgré la popularité de la fonction de maire, les élections municipales ont été marquées par une très forte abstention en 2020. Les élections départementales et régionales de 2021, pourtant moins contraintes par la situation sanitaire, se sont inscrites dans la même lignée avec des taux d’abstention record. Dans le même temps, de nouvelles formes de mobilisation citoyenne, parfois violentes, se développent.
Les solutions diverses pour redonner de la vitalité démocratique
Pour faire face à cette défiance généralisée, de nombreuses initiatives ont été lancées, notamment à l’échelle locale, de l’organisation de comités de quartier à la multiplication des consultations citoyennes, en passant par l’émergence des budgets participatifs dans les grandes agglomérations. S’ils n’en restent pas moins intéressants, ces dispositifs n’ont pas enrayé la tendance au mécontentement global vis-à-vis des pouvoirs parfois jugés trop verticaux. Dans cette perspective, différentes solutions peuvent être envisagées sans toutefois susciter l’adhésion totale dans notre société, à l’instar de l’introduction de doses de proportionnelle dans certains scrutins, de l’instauration du vote obligatoire ou de la systématisation de la pratique référendaire. La « crise des Gilets jaunes » a laissé entrevoir d’autres pistes. La prise de parole du président de la République Emmanuel Macron devant un parterre de maires au plus fort de la crise a été appréciée. Comme si les élus locaux apparaissaient comme les garants de l’intérêt général. Et si les territoires étaient une réponse aux difficultés de notre système démocratique.
Autant de questions que traitera Chloé Morin lors de son intervention à Toulouse, le 14 octobre prochain.
- Pour assister à son intervention, n’oubliez pas de vous inscrire au Congrès des Epl de Toulouse.
