La cinquième vague a-t-elle un impact sur votre activité ?
Il faut distinguer deux types de clients : les entreprises et les organisateurs de congrès, qu’ils soient privés ou institutionnels. Côté entreprises, l’impact est réel, elles préfèrent annuler ou remettre à plus tard leurs AG ou séminaires. Mais tout ça s’organise autour d’une seule fenêtre de tir, entre la fin de cette année et le début de l’autre, le temps de voir comment ça se passe. Pour les congrès, en revanche, je ne sens pas d’impact pour le moment, pas d’annulation ou de reprogrammation en vue. Je dirai même que je sens une grande envie exprimée par les organisateurs de maintenir les manifestations, dans le sens où les gens ont envie de se voir, d’échanger entre eux, de passer des deals, de recréer leurs réseaux, etc. Enfin, je constate que les manifestations que nous recevons accueillent de plus en plus de public. Il n’y a donc pas une crainte du présentiel, à partir du moment où le passe sanitaire et les gestes barrières sont respectés. Je suis donc assez optimiste sur la période que nous traversons.
Avez-vous le sentiment que les annulations sont liées à un principe de précaution trop excessif ?
Nous vivons dans l’irrationalité depuis plusieurs mois. Mais il n’est pas facile pour ceux qui nous gouvernent de communiquer sur le risque sanitaire. Je ne suis pas médecin mais j’ose espérer que la voie vers une vie sociale à peu près normale, même en cas de flambée épidémique, est possible.
Vous ne voulez plus connaître le confinement…
Nous avons vécu vingt mois d’atonie quasi-complète. Nous sommes une structure jeune et nos deux premières années (2018 et 2019) ouvraient de formidables perspectives. Le modèle de la Spl, adossé aux collectivités territoriales, nous a permis de traverser cette période sans trop de dégâts. Le calendrier se remplit, les perspectives sont bonnes, avec des engagements programmés jusqu’en 2024. C’est aussi pour cette raison que j’affiche un certain optimisme.
Destination Rennes, ce n’est pas seulement le tourisme d’affaires, c’est aussi le tourisme tout court. Comment la ville de Rennes se porte-t-elle sur ce plan-là ?
Ces derniers mois, nous avons souffert de l’appétence des Français pour les grands espaces verts. Le marché du tourisme est toujours un bon indicateur de la manière dont les crises impactent notre modèle sociétal. Nous devons rebondir. Avec huit autres métropoles, nous avons lancé un label touristique d’innovation durable. Ce ne sont pas que des mots. Veritas va certifier notre démarche de pré-labellisation. Les autres métropoles sont dans la même dynamique. L’idée est de faire comprendre aux visiteurs que chez nous, la notion de tourisme durable repose sur des faits. La population veut de plus en plus passer à un tourisme responsable. Elle sera de plus en plus réceptive à ces messages.
Travaillez-vous en lien, et non plus en concurrence, avec les territoires proches ?
C’est sans doute aussi la grande évolution de ces derniers mois. Avec les communes rurales mais aussi les grandes villes, Vitré, Saint-Malo, Nantes, etc., nous privilégions de plus en plus des approches concertées, comme ce fut le cas avec les journées européennes du patrimoine, en misant sur le concept d’itinérance et l’opération « Traversées modernes d’un vieux pays ». Venir à Rennes, ce sera aussi visiter les richesses alentours. Certes, ce nouveau regard sur le tourisme est conditionné par la crise sanitaire mais aussi par la transition écologique. Mais, si vous me permettez l’observation un brin triviale, c’est aussi une nécessité économique. Dans un monde plus sobre, plus respectueux de l’environnement, nous devons proposer une autre manière de visiter les territoires.
