Comment le Parc expo de Mulhouse encaisse-t-il l’arrivée de la cinquième vague ?
Nous recevons généralement de grands évènements d’entreprises dans cette période de décembre, comme des arbres de Noël, des fêtes de fin d’année, etc. avec des jauges oscillant entre 15 000 et 5 000 personnes… Autant vous dire donc que ces manifestations ont été annulées au lendemain de l’intervention du Premier ministre. Il n’était pas envisageable, même dans les grands halls que nous disposons, de placer autant de personnes en train de manger et de rire. Pour le retour des instants de convivialité, il faudra donc patienter. Ce sont les seuls pour l’heure à être annulés.
Arrivez-vous à vous projeter dans l’avenir ?
Sur ces grosses manifestations, non, ce n’est pas possible. D’autant plus que l’on nous parle déjà d’une sixième vague ! En revanche, nous sommes en mesure de maintenir des évènements comme un salon des minéraux, où l’accueil est très protocolarisé et où les gestes barrières et les passes sanitaires garantissent un maximum de sécurité. En revanche, nous devions accueillir début février un salon sur le thème du voyage et des vins, qui a été annulé immédiatement. D’abord, pour des raisons évidentes, goûter du vin est peu propice au respect des gestes barrières. Mais aussi pour des motifs commerciaux : voyager rester aujourd’hui une activité très incertaine et organiser un tel évènement n’a pas vraiment de sens… En fait, les seuls évènements maintenus sont ceux où le public garde le masque, présente son passe sanitaire puis repart chez lui.
Quels impacts financiers craignez-vous pour la Sem ?
Le « quoiqu’il en coûte » a été couronné de succès en 2021 : aucun salarié n’a été licencié et le chiffre d’affaire n’a pas plongé dans le rouge vif. Pendant l’automne 2021, nous avons retrouvé les mêmes chiffres qu’en 2019. Les gens ont envie de sortir, de se voir, les entreprises ont besoin de retisser des liens avec leurs clients. A cette heure, pour janvier 2022, un seul évènement va disparaître de la programmation, avec une conséquence de 20 % en moins sur le chiffre d’affaires prévu sur ce mois-ci. Pour le reste, c’est l’incertitude complète.
Comment appréhendez-vous ce proche avenir ?
Techniquement, nous savons faire. L’exemple du salon des minéraux est parlant. Pour les grosses manifestations, plus conviviales, c’est plus compliqué. L’ennui, pour de grosses structures comme la nôtre, c’est de gérer l’incertitude dans la durée. Avec le vaccin, nous étions à peu près sûrs que 2022 serait l’année de la relance. Nous étions même dans une stratégie de réinvestissement, avec la possibilité pour la foire de printemps d’offrir plus d’espaces festifs, conviviaux. Pourra-t-on tenir cet engagement ? Je l’ignore. Nous ne pouvons mettre en danger les personnes que nous recevons, cette responsabilité a toujours guidé les organisateurs de salons comme les structures qui les accueillent. En revanche, dans cette période délicate, je perçois une note d’espoir : le besoin des gens de se rencontrer, de vivre des moments festifs entre eux, est indéniable. Avant la crise sanitaire, certains s’interrogeaient sur le bien-fondé de ces évènements. Les niveaux de fréquentation de l’automne montrent que l’interrogation n’a plus lieu d’être.