Sylvain Chenu (Sodeb) : « J’ai adoré redevenir étudiant »

Pourquoi avoir pris la décision de suivre ce cycle ?

J’en avais bien sûr entendu parler et cette décision a été prise peu après mon évolution personnelle vers le poste de Directeur Général Délégué de la Sodeb. Je voulais saisir toutes les opportunités pour me sentir à la hauteur de ce nouveau défi. Pour nous, les cadres dirigeants, le fait de sortir de notre quotidien, où il faut prendre plusieurs décisions importantes par jour, est un impératif. J’ai adoré le fait de retrouver les bancs d’un amphi, de me glisser dans la peau de l’étudiant que j’étais.

Qu’est-ce que le cycle vous a apporté dans votre pratique managériale et le pilotage de la stratégie d’entreprise ? Votre vision de l’entreprise a-t-elle été modifiée ?

Oui, les conséquences sont concrètes sur ma vision de l’entreprise. Ce qui est toujours intéressant à HEC Paris, c’est que si on arrive avec la grosse tête, ce qui n’était pas mon cas, elle diminue tout de suite au contact des personnes qui assurent la formation. Le niveau est tel que l’on prend quand même une belle gifle ! Ce cycle remet en cause vos propres certitudes, permet de se rendre compte qu’il y a diverses manières d’appréhender les problèmes, qu’il faut savoir écouter tout le monde et que le pire est d’écouter quelqu’un sans vraiment le faire, en s’accrochant à sa propre conviction. J’ai sorti le nez du guidon et depuis, j’ai fait en sorte que les salariés de la Sodeb sortent également de leur quotidien, pour le bien-être de l’entreprise, bien entendu mais aussi le leur. Aujourd’hui, le nez de nouveau dans le guidon, je repense souvent à ces enseignements et ils ont une réelle utilité pour le dirigeant que je suis.

Que pensez-vous de l’offre en management développée par la FedEpl pour les dirigeants d’Epl ?

Elle est très bonne et elle sera de plus en plus indispensable et utile, dans un monde où tout va plus vite, tout est plus compliqué. Un des souvenirs que j’ai de mes échanges avec les autres directeurs d’Epl, c’est que l’on se sent souvent seul face à des décisions difficiles à prendre. On doit pouvoir s’en parler, échanger entre nous.

Quels sont vos projets ? Comment envisagez-vous l’avenir ?

J’ai toujours été convaincu que les Epl avaient un rôle très important à jouer au service de l’intérêt général. Nous avons de plus en plus en face de nous des salariés qui cherchent du sens à ce qu’ils font : le contexte environnemental va peser dans le management des entreprises. À la Sodeb, nous allons nous employer à conforter et amplifier ce que nous faisons déjà, à savoir la rénovation thermique des bâtiments, le déploiement des énergies renouvelables, etc. Le temps de la création et de l’aménagement des ZAC, métier d’origine des aménageurs que nous sommes, c’est fini, on a besoin de cette souplesse des Epl pour porter les solutions à nos problématiques contemporaines.