« La Cité Radieuse ne doit pas rester seulement une histoire du passé et un lieu mythique de Marseille », a déclaré Emmanuel Macron au terme d’un discours prononcé au fort Saint-Jean mardi soir, en abordant le chapitre de l’avenir culturel de la cité phocéenne. Et de poursuivre : « Il y aura un concours d’architecture », a-t-il promis, voulant voir créer « une nouvelle Cité Radieuse dans les Quartiers Nord », mais « elle aura un autre nom, et une autre ambition ».
« Il y aura ici du beau », affirme-t-il, « car une ville retrouve son unité, et la jeunesse sort de l’insécurité, et on retrouve collectivement le goût de l’avenir, quand on vit au milieu du beau et que l’on se sent respecté, parce que la République a considéré qu’on avait droit à ce qu’il y a de plus beau, dans un quartier où on a refait l’école, avec des méthodes d’enseignement les plus innovantes de la République ».
Une Cité Radieuse par épaississement et restructuration de l’existant
Le président avait donné en exemple le couple Lacaton-Vassal, « qui apprécient beaucoup Marseille », et dont le président a évoqué le « formidable tandem qui a eu le prix Pritzker », et produit « des choses extraordinaires en rénovation, de manière écologique ».
Cette référence n’est pas donnée au hasard. Les concours que veut voir lancés Emmanuel Macron concerneront des programmes de restructuration et réhabilitation de l’existant, notamment thermique – avec en tête la transformation de la Tour Bois-le-Prêtre de Raymond Lopez porte Pouchet à Paris, qui valut l’Equerre d’Argent à Lacaton-Vassal et l’Opac de Paris, en 2011. Ce seront aussi des concours de retour de la nature en ville, dans des quartiers touchés plus que les autres par le réchauffement climatique, et dont l’Anru accompagne déjà l’adaptation d’une cinquantaine pour plus de résilience, avec le soutien de l’Ademe.
Marseille ne sera pas la seule ville concernée par l’ambition présidentielle. « On va demander à 10 grands architectes contemporains, pas seulement français », de concourir pour « 10 grands quartiers d’architecture contemporaine 2030 ». Le président l’avait annoncé la veille au gymnase Busserine. Il s’agirait de réhabiliter et de renaturer ces quartiers. Une annonce dont se félicite Christine Leconte, présidente du Conseil national de l’ordre des architectes, qui accompagnait le président de la République, ainsi que le ministre de la Ville et du Logement Olivier Klein. Les quartiers ne sont pas encore choisis… sauf à Marseille.
Recevant en mai 2019 les lauréats du Prix Pritzker à l’Élysée, Emmanuel Macron avait déjà plaidé pour « le beau » et pour la réparation des espaces urbains. Il avait alors annoncé : « Je veux proposer à la Nation de lancer de grands projets architecturaux contemporains, ici [dans le Grand Paris] comme à Lyon ou Marseille. » Le moment est peut-être venu.
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