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Gestion de l’eau, comment les Epl se mobilisent pour gagner le combat de la sobriété

Publié le 20 décembre 2023

Réunis lors du deuxième jour dans le Palais des Festivals de Cannes, les congressistes ont échangé sur l’épineux sujet de la gestion de l’eau sur nos territoires. Face à la répétition des épisodes de sécheresse, la prise de conscience que l’eau n’est en aucun cas une denrée inépuisable est actée. Des intervenants quotidiennement confrontés au sujet ont dégagé des pistes pour y faire face.

©Emmanuel Nguyen Ngoc

L’objectif est clair et a été rappelé par Marie-Laure Métayer, adjointe au directeur de la Direction de l’Eau et de la biodiversité au sein du ministère de la Transition écologique : diminuer de 10 % la consommation dans notre pays d’ici 2030. Le défi est ambitieux et nécessite des évolutions systémiques sur l’ensemble du territoire, que ce soit en zone de montagne, en zone rurale, littorale ou urbaine. « A charge aux bassins, outils décentralisés qui assurent la gestion de l’eau, et à l’ensemble des acteurs concernés d’impulser des dynamiques pour atteindre cet objectif », souligne Marie-Laure Métayer.

Le Rhône se vide

Les Epl sont directement concernées par ces enjeux, gestionnaires et usagers de la ressource en eau. Elles développent et déploient de nouvelles solutions techniques dans la gestion de l’eau tout en assurant un impact écologique dans son usage. Invitée à intervenir lors de cette séance, Christelle Aillet, maire des Saintes-Maries-de-la-Mer et présidente de la Semis (Sem chargée de développer les activités touristiques du territoire), a rappelé l’urgence de la situation : « Nous sommes au bout du robinet », a-t-elle expliqué. Pour exemple, les deux campings dont la Semis assure la gestion ont été privés d’eau durant plusieurs jours en pleine période de canicule. « Nous constatons au quotidien l’impact du bouleversement climatique. Je suis au bout du Rhône. Je constate tous les jours qu’il est en train de se vider ». C’est donc un cri d’alarme qu’a lancé Christelle Aillet à son auditoire. Elle appelle chacun à se retrousser les manches. La solution viendra aussi de la jeune génération dont elle souhaite qu’on les sensibilise encore davantage à cette problématique.

La CACG se démultiplie

Avec plus de 60 années au service des territoires, la Sem compagnie des coteaux de Gascogne est un expert reconnu dans la gestion des ressources en eau, des aménagements et des ouvrages hydrauliques. Une expertise et un savoir-faire qu’elle met à disposition de l’ensemble des territoires. C’est notamment le cas à Mayotte où, comme le rappelle Marjorie Boulogne, secrétaire général de la CACG, la Sem est intervenue pour limiter les impacts de la crise de l’eau. La Sem accompagne également l’ensemble des secteurs d’activités et notamment les agriculteurs qui, comme le rappelle Marjorie Boulogne, font énormément d’efforts et tentent du mieux qu’ils peuvent de s’adapter à ces nouvelles contraintes.

Ramener de l’eau là où on en a besoin

A La Réunion, Serge-Eric Hoareau, vice-président du Conseil départemental de La Réunion et président de la Saphir, est en première ligne et constate avec beaucoup de désolation l’impact concret du changement climatique. « Nous détenons des records mondiaux avec des pluies intenses durant de très longues périodes auxquelles succèdent de longues périodes de sécheresse ». Une quantité de pluie astronomique que les acteurs locaux peinent à stocker.

La Saphir est un outil de l’économie mixte incontournable sur l’île qui, fort de son expérience de plus d’un demi-siècle, assure notamment la livraison de l’eau brut aux fermiers intercommunaux. L’objectif de la Sem est simple : ramener de l’eau là où l’on en a besoin. Ses 120 collaborateurs s’emploient donc quotidiennement pour assurer l’irrigation de l’ensemble de l’île via des initiatives innovantes, y compris dans le nord de La Réunion particulièrement impacté par les épisodes de sécheresse : « On demeure dans une démarche de sobriété : on prend l’eau là où elle arrive et on la pousse ensuite vers nos montagnes », explique Serge Éric Hoareau. Les Epl sont donc aux avant-poste pour relever le défi de la sobriété.

 

 

Par Mathieu LANDAU
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