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Attractivité urbaine, rurale, littorale : comment les territoires s’appuient sur les Epl pour favoriser la diversification des ressources économiques et touristiques ?

Publié le 17 octobre 2024

Les Epl permettent de favoriser la diversification des ressources économiques et touristiques des territoires. Ces « couteaux suisses » s’inscrivent dans la dynamique du tourisme et du développement économique et contribuent à l’émergence de nouvelles activités.

Photo : Stéphane Laure

L’attractivité des territoires présents à cet atelier repose sur la capacité des Epl à offrir des expériences innovantes et durables, en lien avec leur ADN.

Saint-Nazaire, une reconquête urbaine permanente

C’est notamment le cas de la ville de Saint-Nazaire, ville d’art et d’histoire, qui bénéficie également d’atouts naturels (plage, littoral, mer…) et économiques (chantiers navals, industrie aéronautique…). La base sous-marine de Saint-Nazaire, monument emblématique de la ville, témoin de la Seconde Guerre mondiale et lieu de mémoire incontournable, est désormais un élément fort du cœur de ville. Ce lieu est devenu le point de convergence de la reconquête urbaine proposant une offre culturelle riche et surprenante. Au sein de ces espaces, devenus un véritable lieu de vie, Escal’Atlantic est un site unique en Europe, qui permet aux visiteurs de découvrir la passionnante histoire des paquebots transatlantiques.

La ville de Saint-Nazaire à travers la Spl Saint-Nazaire Agglomération Tourisme (SNAT) valorise le tourisme industriel grâce à la visite de grands fleurons industriels. Céline Girard-Raffin, présidente de la Spl et vice-présidente de l’agglomération de Saint-Nazaire l’a illustré avec les chantiers de l’Atlantique, Airbus Industrie, et des actions de sensibilisation et de médiation du parc éolien en mer avec le développement de promenades en mer.

Brest, the « melting place » to be

Les Ateliers des Capucins à Brest, d’une surface de 16 hectares en cœur de ville était autrefois un site militaire coupé de la vie urbaine. Des travaux de réhabilitation importants aux Ateliers des Capucins ont permis de devenir le principal « élément de transformation de la ville » de Brest et ainsi « achever la période d’appropriation de la ville par les habitants ». Yann Guevel, vice-président de la métropole de Brest et président de la Spl Les Ateliers des Capucins a ainsi présenté cette « melting place » regroupant au même endroit différentes activités, notamment culturelles et artistiques. En effet, bien que l’activité industrielle de ce site se soit arrêtée en 2004, les réflexions sur la reconversion du site remontent à 1997. La métropole de Brest rachète les plateaux dans les années 2010 afin d’en faire des logements (projet jusqu’en 2027). La réhabilitation du site est étroitement liée aux Brestois qui ont eu, pour la plupart, dans leur famille une ou plusieurs personnes y ayant travaillé.

Dès l’ouverture au public des 35 000 m², les familles se sont très rapidement approprié les lieux, avant même que des activités y soient implantées. Ce sont maintenant près de 2 millions de visiteurs par an qui fréquentent les Ateliers des Capucins. La médiathèque, qui rencontre un franc succès, est maintenant laissée ouverte tout le mois d’août. Ce projet, porté par la ville et la métropole, a mobilisé près de 120 millions d’euros de fonds publics. En parallèle, un téléphérique a été construit pour permettre de faire le lien entre le centre-ville et le quartier des Capucins.

En complément à Brest, la métropole a souhaité initier une seule et même stratégie qui se traduit pour la création la Spl Brest’Aim, adossée à la Sem du même nom. La Spl gère aujourd’hui les parkings et le stationnement en voierie. Dès 2025, des activités complémentaires rejoindront la Spl afin de gérer l’attractivité de la ville au sein d’une même entité : l’office de tourisme, le bureau des congrès, Brest’Aim Events et les fêtes maritimes.

Nantes, une dynamique triplée 

Pour Denis Caille, le directeur général de la Spl Cité des Congrès de Nantes, l’attractivité de la ville est organisée autour de trois équipements : le Voyage à Nantes (2011), le Parc des Expositions de la Beaujoire (années 1970) et la Cité des Congrès qui organise en complément la Folle Journée de Nantes (création en 1995). Excepté pour le parc des expositions, deux de ces équipements sont gérés par des Epl, outils indispensables au développement du territoire, grâce à « un écosystème public / privé qui a permis de multiplier les moyens ». La crise sanitaire avait conduit en 2020 les centres des congrès à s’interroger sur les nouveaux usages dans l’évènementiel, Denis Caille a confirmé que les congrès n’avaient jamais aussi bien fonctionné, « le distanciel étant un leurre dans lequel on est tous tombé pendant quelques mois ». Depuis, le studio télé a été démonté. Denis Caille est également revenu sur la fidélisation des congressistes précisant qu’il y a 20 ans, il y avait peu de lieux de loisirs à visiter à Nantes. Maintenant les touristes d’affaires nationaux ou internationaux reviennent avec leur famille afin de profiter, par exemple, des spectacles, des nombreux musées ou des parcours urbains.

Strasbourg, une résilience attractive 

Quant à la ville de Strasbourg, qui compte plus de 1550 restaurants, elle s’appuie sur son marché d’intérêt national : 16 ha de foncier d’achat / vente ; un volume d’affaires de 300 millions d’euros par an ; 100 000 tonnes de produits et 30 acteurs de l’alimentaire. Antoine Neumann, administrateur de la SAMINS et Conseiller municipal délégué de la ville de Strasbourg a présenté la politique de la métropole. Il préfère s’appuyer sur la notion de résilience plutôt que d’attractivité. Pour Antoine Neumann, alors que 26 % de la population strasbourgeois vit en dessous du seuil de pauvreté, il est nécessaire de se projeter afin de développer les filières locales et accompagner les filières alimentaires les plus vertueuses. C’est notamment le cas de la coopérative Solibio qui regroupe une vingtaine d’acteurs de l’agriculture biologique alsacienne et distribue désormais chaque année plus de 800 tonnes de produits, exclusivement bio et principalement alsaciens à des cuisines centrales, restaurants d’entreprises ou scolaires ainsi qu’auprès de la distribution spécialisée bio.

Bourgogne Franche-Comté, repartir des friches 

Pour Mathieu Aufauvre, Directeur Régional Bourgogne Franche Comté de la Banque des Territoires Pays (BdT) de Loire, l’attractivité peut être une réponse au déclin démographique de certains territoires. C’est le cas des anciennes villes industrielles qui priorisent une véritable politique de traitement des friches. Par exemple, les projets portés par la Sedia s’attachent en priorité à réutiliser des friches et à transformer les zones d’activités en lien avec l’environnement. Les foncières de redynamisation commerciales et artisanales, sont essentiellement portées par des Epl (directement ou sous forme de filiale de Sem) avec l’aide de la BdT. Citons en particulier les territoires concernés par le programme Action Cœur de Ville et Petites Villes de demain. Ces politiques de redynamisation nécessitent un travail de réflexion porté par les élus en amont de leur création, suivi d’un travail de capitalisation, puis le temps de l’action nécessitant des financements sur le court, moyen et long terme, afin de maintenir un patrimoine en état de fonctionner dans la durée.

Des échanges et débats riches et variés.

Par Fabien GUEGAN
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