Avec plus de 15 millions d’hectares de forêt ¹, soit près d’un tiers du territoire, la France dispose d’un potentiel bois-énergie que des collectivités locales comptent bien aujourd’hui exploiter. L’espace occupé par la forêt a en effet doublé depuis 1850, permettant le redéploiement d’une filière bois qui a largement souffert de la concurrence internationale au cours des dernières décennies. L’enjeu est à la fois économique et écologique. Développé de manière rationnelle dans le cadre d’une gestion durable des forêts, le bois-énergie participe à l’entretien des forêts de l’hexagone et à l’objectif de réduction des gaz à effet de serre que s’est fixé l’Union européenne. Du coup un marché se développe : on estime aujourd’hui que 6 millions de foyers sont équipés d’un appareil de chauffage à bois et des chaufferies bois et réseaux de chaleur se multiplient aux quatre coins de l’hexagone. Alternative aux énergies fossiles, ce type de bioénergie a reçu depuis 2009 le soutien de l’Ademe avec un un fonds chaleur qui subventionne tous les ans des projets de chaufferies sans cogénération (de plus de 1 000 tonnes équivalent pétrole) pour les collectivités, l’industrie et le tertiaire. Les ministères de l’Industrie et de l’Ecologie multiplient également les incitations pour promouvoir ce mode de chauffage qui participe à l’objectif de 23 % d’énergie renouvelable en 2020 fixé par le Grenelle environnement.
Une filière en expansion
De nouvelles Entreprises publiques locales ont été créées pour s’investir dans cette filière bois-énergie en pleine expansion, comme Energie Rhône Vallée ou Fumel Energie Durable dans le Lot-et-Garonne. Créée janvier 2011, cette dernière vise à valoriser un important massif forestier et à redynamiser la filière bois à travers une plateforme bois chargée de transformer les déchets forestiers en plaquettes pour des chaufferies voisines. Créée à l’initiative du Syndicat départemental d’énergie de la Drôme (SDED), Energie Rhône Vallée a également l’ambition de participer à la dynamique économique locale. Tout comme la Compagnie de Chauffage Intercommunale de l’Agglomération Grenobloise (CCIAG) qui cherche à renforcer l’indépendance énergétique sur son territoire tout en agissant dans une perspective de développement durable. Les objectifs du Grenelle de l’environnement et l’augmentation des cours du baril de pétrole conduisent à la montée en puissance d’installations nouvelles. Chaufferies bois qui desservent des bâtiments collectifs et réseaux de chaleur au bois ont désormais la cote.
¹ source : Caisse des Dépôts