Les Sem montagnardes, qui ont énormément investies pour se faire une place au soleil, sont condamnées à l’innovation pour rentabiliser. Dans les Pyrénées, la Sem N’Py (Hautes-Pyrénées), regroupant une dizaine de sites, a décidé de faciliter la vie des skieurs à la journée par le biais d’une offre internet.
En 2014, 26 % du volume d’affaires des domaines ont « schussé » par le web, soit 14 millions d’euros, le record national pour une plateforme de ce type. Une offre web qui s’étend à d’autres secteurs : désormais, dans les Pyrénées, ce n’est plus avec les skis sur les épaules et les lunettes mal ajustées sur le casque que l’on compose le menu de sa semaine mais tranquillement de chez soi.
On se fait un bowling, ce soir ?
Aux Saisies aussi (Savoie), la diversification dame la piste du futur. Après une saison très positive en 2015, dopée par la création d’un centre aqua-sportif et l’agrandissement du domaine de ski alpin, la Sem Les Saisies Villages Tourisme prend un temps d’avance pour rester attractive.
Il est vrai qu’elle a su émettre un sacré Signal en direction du public, en construisant un centre aqua-sportif de 5 000 m² particulièrement bien doté : une piscine, un bassin aqua-ludique, un espace bien-être, une salle de sport, un bowling-bar-restaurant, etc. Le tout pour 17 millions d’euros, sans oublier la salle hypoxique (reproduisant les conditions de la haute altitude) dont les sportifs de haut niveau sont plus particulièrement friands. Aux Saisies, même les rétifs au ski sont les bienvenus !
Stocker l’eau
Sur le domaine des 7 Laux (Isère), la moyenne montagne impose une autre forme de réactivité : la raréfaction de la neige liée au réchauffement obligera à recourir de plus en plus à de la neige de culture pour enneiger les sommets. Pour ce faire, il faudra envisager des retenues d’eaux entre les collines. Des aménagements indispensables pour que le modèle économique des stations de moyenne montagne soit sauvegardé. Des Pyrénées aux Saisies en passant par la moyenne montagne, les Epl s’adaptent pour glisser sereinement vers l’avenir.
Stéphane Menu