C’est d’une logique imparable : pour vivre heureux chez soi, mieux vaut y mettre en amont une part de désir personnel. Être connecté numériquement à son écosystème ne relève pas du simple gadget, ça crée du lien et peut changer la vie. C’est ce que promettent les partisans de l’habitat participatif et collaboratif qui conceptualisent par petites touches un habitat centré sur l’humain, le « mieux vivre ensemble » et les naturelles solidarités qui en découlent.
Dans certaines villes, ce futur a déjà la saveur sociétale du présent. Les pionniers en récoltent les fruits prometteurs. Ainsi, la ville et l’Eurométropole de Strasbourg sont engagées dans cette voie depuis près de 10 ans. Les projets abondent, sous la houlette de la Sers – Société d’aménagement et d’équipement de la région de Strasbourg – et de son directeur, Éric Fullenwarth : « Tout comme en inscrire la dynamique au programme local de l’habitat légitimise les projets dans le cadre des politiques publiques, confier l’opérationnalité de l’habitat participatif à une Epl – au sein même de ses opérations d’aménagement – permet justement de garantir l’élargissement de la sphère », assure-t-il. Plus de publics sont ainsi touchés, ouvrant de « nouvelles voies via l’accession sociale et l’autopromotion », à savoir la construction par les habitants eux-mêmes de leur propre modèle interrelationnel.
Lyon et la Smiile attitude
De même, le groupe Serm-SA3M à Montpellier est convaincu que l’habitat groupé devance une nouvelle manière d’habiter. Il chemine d’une façon… participative sur ses projets, en confiant à des opérateurs aguerris le soin de rendre concret cette nouvelle forme d’habitat. Toutes les opérations sont ainsi conçues avec des « monteurs de projets ». À Lyon Confluence, la Spl est elle aussi très en avance. Au cœur de ce projet urbain remarquable, les habitants, invités à être autre chose que de simples résidents, sont les acteurs de leur propre environnement grâce à Smiile, un réseau social de quartier, offrant des services collaboratifs et citoyens. Sur la page ce réseau, les voisins s’entraident, les évènements s’organisent, les services entre habitants sont à portée de clics.
Habx, imaginez vous-mêmes votre logement !
À Toulouse, une convention vient d’être signée entre la Sem d’aménagement de la métropole de Toulouse, Oppidéa et la start-up Habx. Objectif ? Inviter les futurs acquéreurs à participer à la conception de leur futur lieu de vie. Oppidéa est un mastodonte local, avec 2 000 logements neufs livrés en moyenne chaque année sur l’agglo. Aujourd’hui, l’aménageur veut aller plus loin pour affiner ses offres de logements neufs en intégrant en amont… le futur propriétaire.
Habx connecte promoteurs, collectivités et habitants dès que le projet d’un programme immobilier se dessine. À quoi servirait-il en effet de proposer plusieurs T3 alors que la demande identifie plutôt des besoins de T4 ? Habx rend symétrique la demande et l’offre. Une autre belle définition de l’habitat participatif, pulsé par une révolution à la fois simplissime et géniale : créer de l’habitat en prenant compte des attentes de ceux qui vont y vivre.