Au départ, l’idée paraissait saugrenue. Le téléphérique ? Un moyen de transport pour la montagne évidemment, répondait tout le monde en coeur. Mais il a prouvé aussi qu’il avait toute sa place en ville. En novembre dernier, Brest ouvre la voie en inaugurant le premier téléphérique urbain en France. Et ça marche ! Le projet jugé initialement farfelu s’est transformé en solution adaptée comme le prouvent les différents projets qui fleurissent un peu partout en France. D’autant que le téléphérique a déjà fait ses preuves dans plusieurs villes étrangères : Londres, Medellin, La Paz, Rio de Janeiro, Ankara…
De nombreux atouts
Les atouts de ce mode de transport innovant ne manquent pas. Un franchissement aisé des obstacles tout d’abord. Fleuve, colline, voie ferrée, autoroute… rien ne lui résiste ! Il s’agit aussi d’un équipement à bien moindre coût par rapport à un pont, un métro ou un tramway. S’y ajoutent, et ce n’est pas un détail, ses atouts écologiques. Rappelons que près de 30 % des émissions de gaz à effet de serre proviennent des transports en commun. Le téléphérique présente le gros avantage d’être propre et économe en énergie, en consommant 3 fois moins qu’un tramway, 5 fois moins qu’un bus et 10 fois moins qu’une voiture. Autre plus : la visite d’une ville sous un nouveau jour avec la découverte d’un magnifique panorama. « Formidable levier d’aménagement urbain, il permet de faire revenir les habitants en centre-ville, explique Claire Guihéneuf, directrice de Brest métropole aménagement. Innovant et ludique, il contribue à rendre la ville plus facile à vivre et de la voir différemment. »
Les Epl précurseurs
Élément moins connu : cette innovation technique est souvent portée par des Epl. À Brest tout d’abord mais aussi à Orléans dont le projet bien avancé, conduit par une Sem, s’en inspire en partie. D’ici fin 2018, il permettra de franchir les voies de la gare de Fleury-les-Aubrais. À l’horizon 2020, la Réunion s’y mettra à son tour. Une solution particulièrement adaptée pour ce territoire aux fortes contraintes au sol. La Sodiparc est aux commandes de ce vaste projet de quelque 55 millions d’euros ! En région Île-de-France, plusieurs études sont en cours. Parmi les autres projets avancés, on peut citer également l’aérotram toulousain qui pourrait rentrer en service début 2020.
Ces projets très concrets n’empêchent pas pour autant de rêver comme l’a fait, à Metz, la Spl Saremm en demandant à des étudiants en architecture de plancher sur l’hypothèse d’un téléphérique dans le quartier de l’Amphithéâtre. Un beau projet qui n’est pas d’actualité (pour l’instant !) mais dont les maquettes ont marqué les esprits. Bienvenue dans ce mode de transport moderne à découvrir avec… de la hauteur !