Le tourisme est un écosystème, ne cessent de répéter les spécialistes depuis le début de la crise sanitaire. La Sem Sellor, créée en 1988 pour gérer les ports de plaisance, les équipements nautiques, les musées et certains hébergements situés sur le territoire de Lorient agglomération, en est un bon exemple. Sa multiactivité en fait le bras armé de l’agglo, qui en est l’actionnaire publique principal (à hauteur de 76,46 %, la Caisse des dépôts et consignations détenant 9,74 %), pour renforcer l’attractivité du territoire. Après plus de deux mois de déconfinement, Christelle Morin-Boitard, directrice marketing commercial, affiche un optimisme raisonnable. « Sur Lorient, nous disposons de deux musées, la Cité de la Voile Eric Tabarly et le Sous-marin Flore-S645. Ils sont sur le même site et ont réouvert le 2 juin. Le Haras national, situé à Hennebont, a ouvert à la mi-juin. Le départ a été timide pour ces équipements, surtout pour le Sous-marin. Puis, à partir du 20 juin et jusqu’aux vacances scolaires, les chiffres de fréquentation sont repartis à la hausse. Nous avons largement communiqué sur notre réouverture et sur les garanties sanitaires que nous avons mis en place. A la Cité de la voile, la mise en place d’une nouvelle activité de tyrolienne, qui passe au-dessus de l’eau, attire de plus en plus de monde, tous les créneaux sont remplis cette semaine (Ndlr, du 13 au 20 juillet) », affirme la directrice.
Des fréquentations en hausse ces derniers jours
La « chance » des sites muséographiques de la Sellor est de ne compter habituellement « que » 10 % de visiteurs étrangers. « La Bretagne, au regard des sondages, est l’une des destinations privilégiée des Français dans cette période post-crise sanitaire. Nous bénéficions donc d’un tourisme très local auquel s’adjoint un tourisme franco-français. Nos musées sont en vase clos, sont très digitaux, il faut donc toucher des écrans pour lancer les animations et on pouvait craindre que ce soit un frein. Visiblement, notre protocole sanitaire, incluant le port du masque obligatoire, la dissémination de nombreux points de lavage des mains avec du gel hydroalcoolique, l’obligation de réserver en ligne pour réguler le flux, a permis de surmonter les peurs puisque le public est au rendez-vous ». A titre d’exemple, depuis le 14 juillet, la barre des 1 000 visiteurs journaliers est régulièrement franchie à la Cité de la Voile, « ce qui est une bonne journée en temps normal. Nous ne sommes pas le Louvre, nos musées sont à taille humaine ».
Les plaisanciers sont au rendez-vous
Dans les ports de plaisance, les doutes sur les réservations ont été très vite été balayés. « Début mai, c’est la période où l’on signe les contrats mensuels saisonniers. C’est avec grande satisfaction que nous notons que beaucoup de plaisanciers sont venus s’installer dans nos ports (Ndlr, 6 ports à flot, 1 port à sec). Les escales aussi se multiplient, notamment depuis le point de bascule du 14 juillet. Concernant les loisirs nautiques, la crise nous a obligée à changer le format des stages, pour éviter que trop de personnes ne se retrouvent dans les vestiaires. Nous aurons donc moins de monde que l’année dernière mais la situation n’est pas catastrophique ». Ce n’est certes pas « une année comme les autres » mais « les habitants du coin ont envie de redécouvrir leur région. Vous savez, à Marseille, tous les Marseillais n’ont pas forcément visité le Mucem et en profitent pour le faire dans le contexte que nous connaissons. Nous vivons un peu la même chose », conclut Christelle Morin-Boitard.