Comment construire une résidence étudiante en un temps record ? C'est le défi relevé par Béarnaise Habitat à Pau. La construction proprement dite de la Résidence Francis-Jammes et de ses 214 chambres a pris moins de 5 mois, d'août à décembre 2014. « La Région Aquitaine présente un fort déficit de places pour loger les étudiants alors que la proportion de boursiers y est particulièrement élevée comparée aux données nationales », explique Delphine Duboscq, responsable du pôle communication et ressources humaines de la Société d'économie mixte (Sem).
Soucieux de combler un déficit de l'offre de logement étudiant à Pau, le Crous, à l'origine de l'appel d'offres imposait des délais très courts. Béarnaise Habitat a été choisie notamment pour sa réactivité, sa capacité à s'engager sur un projet novateur et un partenariat de près de 35 ans. La Sem opte pour une solution innovante, une nouvelle façon de construire jamais utilisée en France, à savoir un système constructif modulaire industrialisé. Elle lance alors une consultation en « conception-réalisation » remportée en décembre 2012 par un groupement d'entreprises parmi lesquelles le constructeur de modules Compact Habit domicilié à Barcelone. Maison de retraites, hôpitaux ou encore cliniques, les réalisations de cette entreprise en Espagne sont variées. Sa démarche permet notamment de réduire les temps de réalisation et les travaux in situ.
Comme un jeu de Lego
« Tout est réalisé en usine, les modules en béton sont livrés après l'intervention de tous les corps d'état, plâtrerie, équipements électriques, chauffage et sanitaire, mobilier, peinture et menuiserie intérieure », poursuit Delphine Duboscq. Les blocs ont donc été construits en Catalogne, transportés jusqu'à Pau et assemblés « un peu comme un jeu de Lego ». Ne restait plus alors qu'à aménager les parties communes et les raccordements nécessaires.
Finalement, le plus compliqué pour la Sem a été d'obtenir les habilitations nécessaires à l'utilisation de ces blocs en béton pour construire des logements et les autorisations administratives pour leur faire traverser les Pyrénées en convoi exceptionnel. « On peut dire que nous avons ouvert la voie aussi bien au niveau du procédé constructif que du mode de consultation en « conception-réalisation », conclut-elle en souriant. L'opération aura nécessité près de 8 millions d'euros d'investissements dont 2,4 millions de subventions accordées par le Conseil régional Aquitaine, le Crous Bordeaux, la Communauté d'agglomération de Pau et la mairie de Pau.
Stéphane Davin/Naja