Comment créer une dynamique économique à l’échelle d’une intercommunalité rurale ? C’est cette question que l’ancien maire s’est posé au début des années 1990 et qui est à l’origine de la création de la Sem Forum d’entreprises. Une petite structure, portée par la seule directrice, Maud Vincente. « Le bilan est aujourd’hui extrêmement positif. En une trentaine d’années, nous avons réussi à générer 280 emplois, la Sem hébergeant une vingtaine d’entreprises dans ses locaux », explique le président. Le profil des métiers hébergés, dans une logique de pépinière, est essentiellement tourné vers l’industrie.
Du mal à obtenir des financements publics
Le dispositif Territoires d’industrie a donné un coup de pouce à la Sem, puisqu’elle figure parmi les 183 territoires lauréats engagés jusqu’en 2027 pour « une reconquête industrielle durable », pour reprendre la terminologie gouvernementale. « Le dispositif a permis de gommer certaines concurrences entre les territoires. A ce jour, l’objectif est d’harmoniser cette réindustrialisation de proximité entre les 60 communes autour de Revel réparties sur quatre communautés de communes. La Sem joue un rôle de catalyseur, en quelque sorte, du dispositif », explique Alain Bourrel. Ce dernier espèrerait un meilleur soutien des pouvoirs publics, notamment pour se projeter dans l’avenir. « Avec notre taille, nous avons du mal à cocher les bonnes cases, notamment pour obtenir des financements publics supplémentaires. Nous sommes donc obligés de nous tourner des privés, ce qui est regrettable », assure-t-il.
Source d’inspiration pour d’autres territoires ruraux
La Région par exemple a décidé de ne pas aider la Sem au-delà d’une subvention accordée dans le cadre de l’accompagnement aux entreprises. « Nous sommes isolés, ce qui est dommage parce que les entreprises qui passent par chez nous ont des taux de réussite plus élevés qu’à l’échelle nationale. Elles assurent être bien prises en charge par le Forum, au niveau de l’accueil, de l’enregistrement de leurs courriers ou encore des évènements que nous organisons pour assurer leur promotion », poursuit-il. La Sem trace son sillon, au-delà des vicissitudes. L’histoire lui donne raison et pourrait inspirer d’autres territoires ruraux. « Nous sommes tournés vers l’avenir. Nous envisageons des travaux pour aller vers plus d’autonomie énergétique, à travers l’installation de panneaux photovoltaïques », conclut Alain Bourrel.
