Quand on veut grandir, il faut s’en donner les moyens… L’extension de l’actionnariat de SVU marque une volonté franche de passer un cap, puisque l’entreprise se recapitalise à hauteur de 164 M€ et prévoit d’investir 200 M€ dans les quinze prochaines années. La Métropole de Lyon, la Caisse des Dépôts, Action Logement Immobilier (ALI), la Caisse d’Épargne Rhône-Alpes (CERA) et la Chambre de commerce et d’industrie de Lyon Métropole Saint-Étienne Roanne (CCI) sont les nouveaux arrivants dans le capital. Propriétaire et gestionnaire des 1 350 logements sociaux des Gratte-Ciel ainsi que de 150 commerces et locaux d’activité en pied d’immeubles, la SVU « veut agir rapidement sur le patrimoine existant et déployer une activité commerciale à prix maîtrisé à travers la création d’une foncière », assure Agnès Thouvenot. Petit rappel historique : la SVU a été créée en même temps que le quartier emblématique des Gratte-Ciel, en 1931, quartier qui bénéficiera d’une grandes partie des investissements. « Cette recapitalisation va nous permettre d’agir rapidement sur le patrimoine existant et de déployer une activité commerciale à prix maîtrisé à travers la création d’une foncière », assure Agnès Thouvenot.
La SVU, « activateur urbain »
Cette recapitalisation était nécessaire pour relever de nouveaux défis, assure la présidente de la SVU. « L’objectif est de poursuivre la rénovation des logements des Gratte-Ciel, de renforcer l’offre commerciale, de proposer une offre artisanale et industrielle au cœur même de la métropole ». La SVU se glisse dans la peau d’un « activateur urbain », pour proposer aux habitants et aux acteurs économiques logements et locaux accessibles et abordables. « Nous n’allons pas rester seulement en centre-ville. Nous créerons une foncière de développement économique dédiée au soutien des TPE/PME et artisans ». La recapitalisation permet ainsi de se projeter sur le long terme. « Sur le maintien d’une économie de proximité, il est clair que l’intervention publique est nécessaire à son maintien en ville, ne serait-ce que pour faire baisser les loyers ». La SVU sera attentive à soutenir les filières émergentes, l’économie sociale et solidaire, les commerces indépendants…
Rénovation phonique, salles d’eau…
Trois axes stratégiques seront déployés. Le premier consiste à engager 50 M€ pour réhabiliter certains logements des Gratte-Ciel, vaincre l’isolement des personnes âgées et créer un quartier « autonomie » en centre-ville, en multipliant les services de proximité en direction des aînés. 100 nouveaux logements sociaux vont être créés. « En matière de réhabilitation, ces logements ayant été construits à partir de procédés métalliques dans les années 30, il faudra surtout insister sur la réduction du bruit à l’intérieur des logements et la qualité des pièces d’eau, aujourd’hui trop petites. Une rénovation profonde s’impose sur ces deux sujets », assure Agnès Thouvenot.
Totem, la nouvelle foncière
L’axe 2 vise à la création de « solutions immobilières adaptées aux besoins des acteurs via une nouvelle foncière économique ». Une foncière dédiée au développement économique, Totem, a été créée dans ce sens, en partenariat avec la Banque des Territoire et la CCI. Cette foncière s’investira essentiellement sur deux projets (19 000 m² de surface, 42 M€ d’investissement) : l’hôtel d’activités Workshop (13 500 m²), et le Pôle économique de Croix-Luizet, programme mixte de 5 500 m² destiné aux entreprises artisanales et de petites industries. 20 M€ seront mobilisés pour constituer des réserves foncières.
Nouvelles surfaces commerciales sur la Zac Gratte-Ciel
Le dernier axe concerne la création de nouveaux commerces et services en rez-de-chaussée : 64 M€ seront investis dans les commerces et les services. La SVU est en phase d’acquisition des nouvelles surfaces commerciales de la Zac Gratte-Ciel en centre-ville (17 000 m² de surface, 40 commerces créés). Ce financement permettra aussi la construction des Contreforts Gratte-Ciel (2 500 m²). « Les activités économiques que nous souhaitons doper concernent les filières émergentes de réindustrialisation, avec une priorité accordée aux mobilités douces et au secteur du bois », conclut Agnès Thouvenot.