De Toulouse à la Guyane, quelles identités communes dans l’aménagement de l’espace muséal ? Les deux lieux peuvent-ils se nourrir mutuellement d’expériences d’animation ?
Intervenant lors de la rénovation du Guyaspace Expérience (musée de l’espace à proximité du pas de tir d’Ariane 6 notamment), nous nous sommes attachés à partager avec l’équipe projet CNES (l’agence spatiale française) notre expérience d’exploitants de la Cité de l’espace et de L’Envol des Pionniers. Désormais, nous participons à l’exploitation de cet espace rénové. Nous avons deux collaborateurs « Cité de l’espace » actuellement en poste à Kourou. Ils ont pour mission (entre autres !), de proposer à tous les publics une programmation évènementielle et des activités régulièrement renouvelées au sein des différents espaces du Guyaspace Expérience (atelier, Planétarium…).
Plutôt que d’identité commune entre les équipements, on pourrait parler de valeurs et d’objectifs communs, largement partagés avec le CNES : faire vivre à un public le plus large possible les émotions de l’espace, stimuler sa curiosité, lui permettre de comprendre et découvrir les activités spatiales, être au plus près de l’actualité, et, pour les plus jeunes, pourquoi pas se projeter dans une carrière scientifique… Des programmes spécifiques seront proposés pour le public scolaire, dès le plus jeune âge. Notre objectif est donc que le CNES bénéficie de l’expérience acquise à la Cité de l’espace pour proposer des activités adaptées aux objectifs et enjeux propres du Guyaspace Expérience.
Cette intervention est-elle une première vous concernant ? Est-ce une intervention unique ou inscrite dans la durée, avec de nouvelles sollicitations pour répondre aux attentes des acteurs locaux ?
Notre Sem, la Semeccel, collabore avec des nombreux établissements de culture scientifique en France et dans le monde entier sur des formats très variés (coopération, projets conjoints, conseil…). Notre participation à l’accueil des publics au Centre spatial guyanais constitue cependant un engagement fort, qui s’inscrit dans la durée, avec un contrat de plusieurs années. La Semeccel a désormais une petite équipe basée hors de Toulouse (c’est une première !) et a créé un établissement secondaire en Guyane.
Nous sommes très ouverts à des sollicitations d’autres acteurs locaux en France, en Europe et dans le monde, dès lors qu’il s’agit de stimuler des émotions culturelles et scientifiques chez le public. C’est là notre cœur d’expertise.
La curiosité du grand public pour la découverte aérospatiale est-elle toujours aussi vive ?
Bien entendu ! L’espace est plus que jamais au cœur de nos vies quotidiennes. De nombreuses fois par jour, sans s’en rendre compte, chacun de nous utilise les satellites ! Et le spatial reste un domaine de fascination pour le grand public, alimenté par les succès récents du télescope spatial James Webb (à la recherche d’images des premiers temps de l’univers), d’Ariane 6, mais également par la multiplication des acteurs nouveaux (États et entreprises) ou encore par les projets de retour des astronautes sur la Lune. Notre défi est à présent de contribuer à alimenter cette curiosité du grand public sur le territoire de Guyane !