Le choc aurait pu être générationnel ! D’un côté la rocade L2, réalisée pour désengorger le trafic de la cité entre autoroutes Nord et Est, et, de l’autre, le Marché d’intérêt national (MIN) des Arnavaux, véritable ville dans la ville, qui, depuis 1972, assure le transit annuel de quelque 360 000 tonnes de produits frais. Mais il n’en est rien… D’abord parce qu’en réalité, la nouvelle autoroute urbaine accuse les années au moins autant que le MIN, son projet remontant au début des années 1930 ! Ensuite, parce que ladite construction pourrait bien aussi constituer une opportunité pour la plateforme agroalimentaire.
De nouvelles activités en vue
« Avec plus d’une centaine d’entreprises, propriétaires d’entrepôts et grossistes, auxquelles s’ajoutent les quelque 260 producteurs du carreau, le Marché des Arnavaux détient la deuxième place des MIN français, derrière Rungis« , cadre d’entrée Jean-François Gra, directeur général de la Somimar, société gestionnaire du Min de la métropole Aix Marseille Provence.
Sans espérer damer le pion au poids lourd francilien, l’opération de modernisation obligée se fait donc l’occasion de dynamiser encore un rayonnement qui déborde déjà les frontières métropolitaines… « En clair, de se positionner comme un mini-Rungis, notamment par une diversification accrue de nos activités avec, par exemple, l’accueil des mareyeurs de la criée de Saumaty », glisse Jean-François Gra.
Des espaces optimisés
Certes, 4 hectares ont été avalés par l’autoroute. Mais sur les 24 restants, plusieurs bâtiments ont été réhabilités sous la baguette aménageuse de la Soleam – Société publique locale regroupant la ville de Marseille (75 %), la métropole Aix Marseille Provence (25 %) et les villes du territoire (Cassis, La Ciotat, Gémenos, Aubagne, Marignane…).
Une halle aux fleurs réaménagée éclot ainsi, de même qu’un pôle logistique, tous deux mieux agencés et le second optimisant 5 000 m2 à la location. Enfin, la déchetterie sera entièrement reconfigurée en deux temps.
Budget global : 29,5 millions d’euros… Une somme à la hauteur de l’enjeu, car, selon Jean-François Gra, « les Arnavaux sont désormais le marché des 92 communes de la métropole : nous devons préparer le Min du XXIe siècle.«