A La Ciotat, c’est franchement la « Bella Vita ». Ce super yacht de 60 mètres construit en 2010 est le premier à inaugurer la plateforme Atlas. Et Patrick Ghigonetto, président de la Spl La Ciotat Shipyards, maire de Ceyreste (13) et conseiller départemental, en est fier : « La construction d’Atlas nous permet de passer un cap important puisque nous pouvons désormais accueillir à sec, simultanément, 7 navires de 115 mètres de long. Cet investissement total de 77 M€ marque à l’évidence une étape capitale dans la réindustrialisation du site initié par l’ancien maire, Patrick Boré. Elle garantit l’avenir du site et de ses 1 200 emplois ». Mieux encore, à ce rythme, la Spl estime que l’avenir est très prometteur. « Nous voulons atteindre le cap des 2 000 emplois en 2030 », ajoute Philippe Vincensini, directeur général de La Ciotat Shipyards.
Effet démultiplicateur sur les retombées économiques
80 entreprises de nationalité différente ont été mobilisées pour livrer le chantier en l’espace de 30 mois, une performance eu égard l’impact de la crise sanitaire. Atlas coche à toutes les cases de la plateforme vertueuse tant sur le plan technologique qu’environnemental. « L’objectif zéro rejet est consubstantiel au projet initial », confirme le directeur général. Nous avons consacré 10% du budget initial à la réduction de l’empreinte écologique de ce nouvel équipement. Avec Atlas, l’objectif est d’atteindre 250 M€ de CA global, toutes entreprises confondues. Au-delà de cette performance, l’effet démultiplicateur pour l’économie locale est très positif, puisque 45 % du CA sont redistribués dans les entreprises locales et 25 % dans les entreprises régionales.
Nouveaux investissements à venir
« Cette nouvelle plateforme devrait nous permettre de créer de nouveaux emplois, en donnant de la visibilité aux jeunes qui veulent s’investir dans cette filière même si, comme toutes les entreprises, nous sommes confrontés à des difficultés de recrutement. Nous devons nous rapprocher tous les acteurs publics ou privés compétents pour créer de formations adaptées facilitant la transmission de notre héritage maritime. Il en va de notre rayonnement international », poursuit le président. « Le modèle de la Spl nous permet de garder la main sur l’affectation du foncier, qu’on loue aux plus grandes entreprises. On travaille de façon très étroite avec les entreprises mais nous récupérons le foncier si jamais elles traversent des turbulences », complète Philippe Vincensini. 65 M€ supplémentaires doivent être investis d’ici 2030, notamment pour installer un nouvel ascenseur de 500 tonnes et élargir le village des entreprises ainsi que les conditions d’accueil des équipages. La Spl a démontré qu’elle savait sentir le bon vent industriel au bon moment. Aucun risque qu’elle passe à côté de ces nouvelles adaptations.