Dans une région encore largement déficitaire en électricité, Eilan se veut une nouvelle opportunité. La SAS, qui verra officiellement le jour en novembre, accompagnera et aidera des projets de création d'unités de production d'énergie renouvelable sur l'ensemble de la Bretagne. « La société financière pourra soutenir des projets de taille moyenne, généralement de 3 à 10 millions d'euros, en apportant une part significative au capital minimum nécessaire, soit 15 à 20 % en fonds propres », explique Régis de Valence, directeur de la Semaeb, Sem qui participe aux grandes opérations d'aménagement bretonnes depuis la fin des années 1950. En ligne de mire : des projets de production d'énergie par la biomasse, l'éolien – voire le solaire – jugés pertinents mais qui manquent du minimum de financement nécessaire pour démarrer et obtenir l'aide des banques. « Ce sont, par exemple, des créations d'unités de méthanisation lancées par des intercommunalités, des éleveurs ou agriculteurs, commente Régis de Valence. Un projet 6 millions d'euros, pour la mise en place d'une centrale d'un mégawatt, nécessitera un capital d'environ 1,2 million d'euros en fonds propres que des agriculteurs ou éleveurs ont souvent du mal à réunir ».
Une marge de manœuvre conséquente
A l'origine actionnaire à 13 % de la Semaeb, la Région n'a pas hésité à augmenter de manière conséquente le capital de la Semaeb, le faisant passer de 2,2 millions à 4,3 millions d'euros, pour lui donner les moyens d'agir. « Le montage d'une SAS a ensuite été retenu, précise Régis de Valence. Souple et léger, c'est pour une Sem, l'outil de financement de projets idéal ». Ne nécessitant pas de personnel, le fonctionnement de la société financière est entièrement assuré par la Semaeb.
L'Epl s'était préparée depuis plusieurs années à cette évolution dans le développement durable. Si la réalisation de superstructures représente encore les trois-quarts de son activité, un quart lui est désormais dédié. La Semaeb est ainsi intervenue en assistance à maîtrise d'ouvrage pour la réalisation de Geotexia, première grosse unité de production de biogaz en Bretagne. Alimenté par 35 000 tonnes de lisier et 40 000 tonnes de déchets agroalimentaires, le site, inauguré en juin dernier à Saint-Gilles de Méné, a une capacité de production de 13 millions de KWh d'électricité, 14 millions de MWh de chaleur et 5.000 tonnes d'engrais azotés secs.