Retenu par le gouvernement en décembre 2009 dans le cadre du Programme de requalification des quartiers anciens dégradés (PNRQAD), le Nord du centre ancien de Carpentras va subir une nouvelle cure de jouvence. « Avec une trentaine de bâtiments riches en patrimoine et architecture, ce quartier, marqué par la paupérisation et des habitations dégradées, fait l’objet depuis 13 ans d’interventions lourdes de la Ville, avec Citadis comme concessionnaire dans le cadre d’une ZPPAUP (zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager) », commente Bruno Grenier, directeur général de la Sem.
Avec les subventions apportées aujourd’hui par l’Anru à travers le PNRQAD, cette réhabilitation va pouvoir passer à la vitesse supérieure. « Carpentras fait en effet partie des 25 villes retenues pour ce programme de 380 millions d’euros qui vise à lutter contre la dégradation des quartiers urbains », poursuit Bruno Grenier. Un soutien de l’État qui s’inscrit ainsi dans la continuité des travaux réalisés par la Ville pour ce site riche en patrimoine et en architecture des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, avec un hôtel Dieu remarquable, des chapelles, couvents et autres sites historiques. Mais le projet de restructuration concerne avant tout un tissu de maisons de petites tailles, de deux niveaux seulement, souvent en monopropriété. « L’objectif est de mettre en valeur ce patrimoine local, mais aussi de maintenir sa diversité fonctionnelle et sociale et d’offrir aux habitants un quartier adapté à leurs besoins et à leurs ressources », explique Bruno Grenier. Des mesures incitatives sous forme d’Opération programmée d’amélioration de l’habitat (Opah) successives ont déjà été lancées auprès des propriétaires depuis 13 ans ».
Une affaire de spécialiste
Avec 5 millions d’euros de financement, l’Anru participera à hauteur de 40 % aux opérations lourdes prévues dans le quartier au cours des sept prochaines années. L’Anah, de son côté, apportera 6 millions d’euros d’aides ciblées dans le cadre d’une Opah-RU. « Avec des actions immédiates, dans la continuité des travaux déjà entrepris », précise Bruno Grenier.
Créée en 1960 par la Ville d’Avignon et le Conseil général du Vaucluse, Citadis a fait ses preuves au cours des cinq dernières décennies. Elle a débuté son activité par le pilotage de deux grands chantiers qui ont changé le visage de la Cité des Papes : la rénovation du quartier de la Balance, au cœur du centre historique, et l’aménagement des 300 hectares de la ZUP, au Sud de l’agglomération. La Sem a développé un important savoir-faire en matière de restructuration de centre ville ancien, notamment dans l’utilisation de la restauration immobilière (ORI), « outil polyvalent de réhabilitation permettant de lutter efficacement contre l’habitat indigne ».