Les premiers skis tricolores en 1878, un téléphérique ultra moderne en 1952, Jean-Claude Killy aux Jeux olympiques de 1968… Durant un siècle, Chamrousse fut LA station mythique. Puis la belle s’est endormie, et le réveil fut douloureux : face aux défis écologiques et énergétiques, la station est au pied de la montagne ! Avec un impératif : damer ses pics de saisonnalité, soit « penser une nouvelle économie de la montagne, adaptée aux contraintes du 21e siècle, aux nouveaux usages ainsi qu’aux approches nouvelles des loisirs », expose le maire, Philippe Cordon. Pour cela, le site dispose d’une carte maîtresse : « son hyper proximité avec Grenoble, Lyon et Paris, à moins de 4 heures en TGV », insiste l’élu… De quoi déployer le concept d’une montagne active connectée à une vallée urbaine.
Du skieur l’hiver aux segments divers
« Chamrousse s’élance donc sur la piste d’un modèle qui substitue à la station de ski la station de montagne », explique le directeur de la Sem porteuse du projet, Serge Khavessian. Finie la mono-activité centrée sur le skieur. Chamrousse 2020-2030 vise la multi-saisonnalité en segmentant les tourismes entre loisirs, affaires et santé-bien-être.
Ainsi, une ZAC est validée dès 2016 avec un complexe hôtelier de 350 chambres, un centre de séminaire, un ensemble spa-balnéo, un pôle shopping-loisirs-détente et une salle de spectacle… « Au total, quelque 400 emplois créés à l’année, non délocalisables ! Mais le projet se veut aussi celui d’un nouvel art de vivre en station, attractif pour ses visiteurs, harmonieux pour ses résidents et respectueux pour l’environnement », ajoute Serge Khavessian. Puisant à l’écosystème industriel, le programme reconnu « Démonstrateur industriel pour la ville durable », tend vers le 100% énergies renouvelables grâce aux multiples sources d’énergies propres créées in situ. Et la nouvelle Chamrousse se fait digitale, « avec une plateforme de services au confort d’usage révolutionnaire », assure le directeur de l’Epl.
Entre les mains d’un unique promoteur, le Groupe Arc*, la démarche, en phase opérationnelle, est portée par une Société d’économie mixte dont les actionnaires institutionnels « apportent des moyens supplémentaires, inspirent confiance au privé et ouvrent la possibilité d’autres activités périphériques utiles, demain, au développement local », précise Philippe Cordon. Car, avec la ligne d’un téléphérique Grenoble-Chamrousse pour horizon, la « smart station » alterne bien chaussures de ski et bottes de sept lieues.
*Co-lauréat avec Ceetrus du concours pour la transformation de la Gare du Nord, à Paris