Le projet 2010-2030 de transformation du quartier de la Part-Dieu à Lyon, premier quartier d'affaires français après la Défense, est ambitieux. Il prévoit notamment 650 000 m2 de bureaux supplémentaires, 2 200 logements ou 30 hectares d'espaces publics réaménagés.
500 000 déplacements quotidiens
Ce vaste projet signifie une multitude de chantiers souvent concomitants. "Vu le volume d'activités très important des prochaines années – 2 milliards d'euros de travaux sur un périmètre connaissant 500 000 déplacements quotidiens -, il fallait anticiper au maximum la coordination des chantiers", explique Guillaume Petit, directeur du pôle urbain de la Spl Lyon Part-Dieu, qui est l'outil opérationnel de la métropole et de la ville sur ce quartier de 177 hectares. Le souci premier est d'éviter l'engorgement du quartier.
Concrètement, dès 2012 une réflexion a été lancée sur le maintien des fonctionnalités et mobilités du quartier et la réduction des nuisances pour les riverains. Plusieurs ateliers se sont tenus avec un panel de professionnels concernés, afin de caler la méthodologie et penser un outil numérique dédié. La Spl était accompagnée par Ingerop, société d'ingénierie intervenant en assistance à maîtrise d'ouvrage sur le projet.
La démarche passe tout d'abord par des actions, souvent de bon sens, comme le respect des emprises des chantiers, avec un suivi et une mise à jour régulière, ou la création d'une charte inter-chantiers pour poser les règles et surtout les respecter ! Par ailleurs, la Spl a initié des mesures d'accompagnement en direction des usagers, afin de les reporter au mieux sur d'autres axes de circulation. Mais la principale action passe par la création d'un outil logistique innovant qui sera un "poste de commande central" de la logistique de tous les chantiers.
Des aires de régulation et de temporisation
Objectif de cette application : offrir une garantie d'accès au quartier dans un temps maîtrisé. Il permettra de réguler les flux des camions via des aires de régulation et de temporisation. Autre atout, la réservation de sillons d'accès aux chantiers (150 créneaux/jour en moyenne). Cette mutualisation entre les chantiers, exigeant que tous les acteurs jouent le jeu, repose sur la présence d'un responsable logistique pour chaque opération.
Cet outil d'optimisation des approvisionnements de chantiers, en phase de finalisation, sera opérationnel courant 2017. "Il s'agit d'un outil simple et rationnel qui se doit d'apporter une réelle plus-value. Tous les acteurs concernés, sensibilisés puis formés par la Spl, sont convaincus de la nécessité d'un tel dispositif", souligne Guillaume Petit. Son coût ? Environ 700 000 euros en investissement dont 500 000 euros pour les aires de temporisation et de régulation. À cela s'ajoute un coût de fonctionnement estimé à 250 000 euros par an.