L'histoire commence fin 2008 dans un contexte général de recul du thermalisme en France. L'établissement thermal Henry de Châtel Guyon dans le Puy-de-Dôme, a perdu en huit ans plus de la moitié de sa clientèle annuelle, avec 3 300 curistes par an contre 7 600 quand son propriétaire, un groupe de Casinos annonce sa fermeture définitive. La municipalité, qui a fait de la défense de cette activité une promesse électorale décide alors d'organiser la reprise de l'installation. Après une longue concertation, l'initiative aboutit en mars 2009 à la création de la Sem Châtel Développement, à travers laquelle la Ville, la Communauté de communes Volvic sources et volcans, la CCI de Riom, une banque et un groupement d'habitants réunis en SARL unissent leurs forces pour faire revivre la station. « Tout le monde a mis beaucoup de volonté pour le sauvetage de l'économie d'une ville », se félicite la présidente de la nouvelle société et première adjointe au maire de Châtel Guyon, Danielle Faure-Imbert, qui rappelle que « toute l'économie locale est liée au thermalisme ».
Après avoir investi 300 000 euros pour remettre les deux étages (8 000 m2) de l'établissement en état, Châtel Développement en a confié la gestion pour deux ans à la société Eurospa, spécialiste du thermalisme. La Sem a ensuite lancé des études visant à définir de nouveaux projets, à commencer par l'adaptation des installations à l'agrément rhumatologie, obtenu en décembre 2008 par la station. Une piscine de boue devrait ainsi être ouverte la saison prochaine.
Une réflexion plus globale sur l'avenir du thermalisme médical et du bien-être a par ailleurs été initiée, et devrait aboutir prochainement à un programme décennal. Comme de nombreuses autres stations thermales, Châtel Guyon envisage de se tourner vers le bien-être pour diversifier son offre. « De même que les médecines douces sont en progression, il y a un avenir pour un thermalisme différent, qui sans négliger sa clientèle classique, s'ouvre à une clientèle plus jeune en quête de bien-être. À nous de nous adapter en proposant des cures courtes et accessibles », conclut Danielle Faure-Imbert.