« Quand un gendarme rit, dans la gendarmerie »… c’est tout un village qui sourit ! Un siècle après, la fameuse ritournelle ferait sans doute sienne cette nouvelle rime. En effet, sur des territoires lourdement percutés par la restructuration des services de l’État, la présence d’un tel équipement constitue bien souvent la dernière garantie d’une activité sociale et économique. Aussi, lorsque les conditions de travail et d’hébergement des gendarmes de Salin-de-Giraud se sont avérées très dégradées, toute l’intercommunalité s’est-elle mobilisée pour que la solution ne vire pas à la délocalisation. Avec, en première ligne, le Groupe Sampa, Société d’aménagement du Pays d’Arles et son président David Grzyb.
À la place de villas
« Offrir un cadre de vie de qualité à tous les habitants du territoire constitue une priorité de notre groupe. Participer à un meilleur accueil des gendarmes et, par là même, à la conservation d’un pivot du développement local, en fait partie », argumente d’entrée le directeur général, Thierry Sabadel. Profitant d’un programme en accession sociale finissant, la Sem propose donc, en 2014, de convertir les 6 dernières villas dudit projet en 240 m2 de locaux professionnels auxquels s’adjoindront 7 logements (T3, T4 et T5) destinés aux familles de gendarmes.
L’ensemble, conçu avec le bureau des affaires immobilières du Groupement de Gendarmerie départementale des Bouches-du-Rhône et construit par l’entreprise solidaire UrbanCoop, sera loué par le bailleur à la Gendarmerie nationale pour 92 600 euros annuels. Coût de l’opération : 1,7 million d’euros HT, intégralement avancés par la Caisse des dépôts via un emprunt garanti à 100 % par la ville d’Arles à laquelle le village est rattaché.
Du papier à la pierre
Cinq ans auront été toutefois nécessaires pour passer du papier à la (première) pierre, posée fin juin 2019. « Les exigences de sécurité de tels locaux ont nécessité de très nombreux ajustements, jusqu’à la commande même du portail », détaille Thierry Sabadel. Mais, grâce aux efforts continus de la Sem, des locaux très normés ont finalement pu intégrer une enveloppe initialement destinée à des villas au sein d’un programme développé à l’échelle d’un village, et la nouvelle gendarmerie ouvrira bien ses portes en octobre 2020. Képi bas !