Destination Nancy est une Sapl à quatre métiers. Elle accueille des évènements (au centre de congrès Prouvé, au Parc Expo). Elle organise elle-même certains évènements dont elle est propriétaire comme le prochain Salon des Brasseurs. Elle est aussi « Convention Bureau », expression la désignant comme l’interlocuteur privilégié pour l’organisation d’événements dans tous les lieux partenaires, structure qui a en charge la promotion active du territoire sur les marchés. Elle a aussi en charge l’Office de Tourisme Métropolitain. Sa directrice générale, Béatrice Cuif-Mathieu, est présente dans les réseaux professionnels comme vice-présidente d’Unimev (Union Française des Métiers de l’Evènement) et de France Congrès et Evènements. Elle est enfin membre du conseil d’administration de la FedEpl. A l’évidence, elle est idéalement placée pour parler du choc qu’a vécu le secteur de l’évènementiel et comment il peut se sortir de cette crise sanitaire qui dure. « La force du collectif d’associations UNIMEV, FCE, COESIO, Traiteurs de France, LEVENEMENT, CREALLIANS et SYNAPSE, est d’avoir su se mobiliser, dès le début de la crise, pour défendre la filière et envisager toutes les hypothèses d’un retour à la normale. Nous nous sommes battus pour obtenir le maintien du chômage partiel jusqu’à la fin de l’année, pour soutenir toutes les entreprises de la filière et produire un référentiel sanitaire évènementiel».
Le numérique, c’est bien, le présentiel, c’est mieux !
Pendant le confinement, Destination Nancy a dû, en urgence, repositionner les évènements et accompagner les clients. « Nous avons fait face à des annulations ou des reports sur le second semestre ou en 2012. Nous sommes désormais prêts à 100 % pour les accueillir mais il faut savoir qu’un événement s’organise de longs mois à l’avance. Nous avons affiné des protocoles sanitaires en fonction des formats des manifestations, en les adaptant à nos sites et en accompagnant nos clients car chaque événement est différent. Nous avons su surmonter d’autres crises, comme celle liée aux attentats en 2015. L’Etat soutient la filière car la relance économique passe par la relance de l’activité événementielle », dit-elle. Si les solutions digitales, avec l’émergence des webinaires et autres happenings numériques, ont facilité la transition, « elles sont insuffisantes. La rencontre physique est essentielle. Un congrès médical doit permettre les interactions, les rencontrer, échanges avec ses participants. Les coconstructions ne se font pas sans humain et vis-à-vis ». Tous les métiers de l’évènementiel ont su se creuser les méninges pour trouver des solutions. « Je pense notamment à Traiteurs de France, qui a travaillé sur un protocole sanitaire adapté à la restauration», assure-t-elle.
« On fait du sur-mesure avec le client »
Au 1er septembre, les congrès seront de retour. Selon Unimev, 2 800 congrès sont organisés chaque année en France (chiffres de 2018). « Le monde d’avant n’est pas de retour. Certains clients ont préféré décaler leur évènement en octobre. Nous en aurons 9 en septembre, contre 15 habituellement. Nous passons du temps au téléphone avec les organisateurs pour envisager différents possibilités pour tenir leur événement en faisant évoluer les formats. Des dîners plutôt debout qu’assis, des soirées inspirantes. On fait du sur-mesure et le client, quand il est ainsi éclairé, peut décider de maintenir sa manifestation. Les Congrès sont généralement des évènements qui se construisent un ou deux ans à l’avance. Les organisateurs doivent avoir des garanties ». L’objectif est de limiter la casse en 2020 et de repartir d’un bon pied en 2021.
La démarche RSE, facteur de différenciation positive
Nancy, c’est dans le Grand Est, l’une des régions les plus touchées par le Covid-19. « Il a fallu lancer des campagnes de réassurance sur la destination et nous avons travaillé notre communication en complémentarité avec les acteurs du territoire et les réseaux sociaux », reconnaît la Directrice Générale. « Nous ne sommes pas sur un pic de fréquentation touristique pour cet été sur la destination mais les chiffres de réservation touristique sont encourageants ». Destination Nancy multiplie sa présence dans les salons professionnels de rentrée, comme Heavent Meetings, les 1er et 2 septembre à Cannes, salon incontournable de l’Industrie des Rencontres Professionnelles. « Nous sommes aussi certifiés Iso 20 121 depuis 2018 sur nos activités. Précurseur dans notre secteur, je crois que la démarche RSE (Ndlr, Responsabilité sociale des entreprises) est de plus en plus un facteur de différenciation dans le choix de la destination, tant dans le tourisme d’affaire que dans le tourisme de loisirs. Avec 9 autres territoires (Ndlr, Biarritz, Bordeaux, Deauville, Cannes, Metz, Nancy, Nantes, Rennes, Marseille), nous sommes engagés dans le projet de Destination internationale responsable, démarche qui permet de nombreuses actions en matière de tourisme durable », poursuit-elle. Destination Nancy n’entend pas céder au pessimisme. La crise est là, mais les moyens de la contourner et de la dynamiser aussi…