Pour avoir choisi une Sem pour gérer ce château ?
DH – Pour plusieurs raisons. Le site avait évolué au cours des dernières années, imposant une modification de la nature juridique de la délégation de service publique confiée jusqu’à présent à l’Office du tourisme. Point de départ de ce changement : la création dans le château d’un hôtel trois étoiles de 56 chambres. Une opération exceptionnelle qui a d’ailleurs obtenu le premier prix national de l’ingénierie touristique en 2007. La commune a restauré un certain nombre de bâtiments tandis que l’hôtelier privé, France Patrimoine, s’est occupé de l’aménagement intérieur et de la gestion de l’établissement.
Deuxième raison : la montée en puissance du château dont le nombre de visiteurs a fortement augmenté au cours des quinze dernières années. On en comptait pas moins de 70 000 l’an dernier sur le parcours de visite, l’Historium, grâce à une rénovation réalisée en 1996 pour un investissement de deux millions d’euros.
Troisième raison : la commune a été interpelée par la Chambre régionale des comptes qui a demandé le respect de la Loi Sapin. Celle-ci impose de mettre en marché la gestion du château fort.
Enfin, la quatrième raison de ce choix : il était important que des professionnels du tourisme entrent dans le capital de cette Sem, dont la ville est majoritaire. On y trouve aujourd’hui France Patrimoine, les Cars Meuniers, l’agence Monde actuel Voyages ou encore Ardennes nautisme. Ce pool d’investisseurs privés est complété par des banques qui nous ont rejoint, déjà intéressées dans le complexe hôtelier du château : la Caisse des dépôts, le Crédit agricole et la Caisse d’épargne. Le Conseil général est, avec la commune de Sedan, la deuxième collectivité dans le capital. Sa présence est également déterminante car il apporte le soutien départemental nécessaire à ce site dont le rayonnement s’étend sur l’ensemble des Ardennes, voire au-delà.
La redistribution des compétences entre l’Office de tourisme et la Sem s’est faite harmonieusement ?
DH – Absolument. L’Office de tourisme s’est recentré sur sa mission de service public. Il a d’ailleurs quitté l’enceinte du château pour s’installer en centre ville, plus près des habitants et de l’ensemble des touristes qui viennent découvrir Sedan et les Ardennes. La Sem se consacre désormais à la gestion du château fort, véritable « PME » de 16 salariés, auxquels il faut ajouter les 30 employés de l’hôtel qui a réalisé en 2009 l’un des meilleurs taux de fréquentation en Champagne-Ardennes.
Quels sont maintenant les projets pour le futur ?
DH – L’Historium, véritable clé de voûte du site avec son parcours de visite, sera rénové en 2010 pour un montant de 800 000 euros. Notre objectif : atteindre les 100 000 visiteurs d’ici 5 à 6 ans. Ce sera le premier challenge de la Sem dont la naissance officielle est prévue le 1er octobre prochain, après la mise en place de l’assemblée générale constitutive, le 3 juillet dernier. Le conseil d’administration déterminera alors les objectifs de la Sem à court, moyen et long termes. Notre ambition : créer une nouvelle dynamique autour du château fort et dans la commune, le site devenant plus que jamais un maillon essentiel de la ville d’art et d’histoire.