Créée pour sécuriser et optimiser l’alimentation énergétique de l’industrie métallurgique sur laquelle repose le développement calédonien depuis la fin du XIXe siècle, la Saem Enercal voit le jour en 1955 avec une mission : « Mener à bien la construction de l’aménagement hydroélectrique de la Yaté et en assurer l’exploitation », raconte le directeur général, Jean-Gabriel Faget. Pari tenu : en 1959, ledit barrage alimente l’usine SLN, assurant depuis 300 gigawattheures annuels.
L’hydraulique relancé
Six décennies et quelques autres centrales plus tard, l’électricien calédonien fournit en effet plus de 60% de l’énergie totale du Caillou et autant de l’énergie renouvelable, métallurgie incluse. « Et six décennies plus tard, l’histoire se boucle avec la création d’un nouvel ouvrage au fil de l’eau, sur la rivière Paalo», ajoute le responsable. En effet, si Enercal accompagne la transition énergétique de l’archipel depuis plusieurs années maintenant, notamment à l’appui du photovoltaïque, Hydro Paalo concrétise la volonté́ de la Sem de relancer la filière hydroélectrique. « Bien que de puissance installée modeste (3 MW), cette installation constitue notre premier projet significatif en l’espèce depuis 30 ans, au bénéfice d’une production durable tout à la fois répartie sur 24 heures et à faibles coûts d’exploitation », explique Jean-Gabriel Faget.
Les Outremers en éclaireurs
Porteuse d’avenir, l’installation – 18 millions d’euros d’investissement – a vu le jour grâce au partenariat noué sous forme de société entre l’Epl énergétique (51 %) et la Sem de développement économique de la Province Nord, Nord Avenir (44 %). « En service depuis deux ans, la première centrale solaire de l’île avec stockage (10 MW / 7 MWh) relève du même montage avec son homologue de la Province Sud, Promosud », précise le directeur général avant de conclure : « Parce qu’ils disposent des conditions naturelles idoines mais aussi parce que leur indépendance l’exige, les Outremers sont le terrain privilégié de solutions énergétiques nouvelles. Et l’assertion vaut plus encore pour la Nouvelle-Calédonie, dont la principale activité économique, électro-intensive, exige une électricité constante. À ce titre, nous préfigurons donc un peu le paysage énergétique métropolitain de demain. »