Martine Aubry et Pierre Mauroy, deux des poids-lourds de la politique lilloise, s'étaient déplacés pour l'événement : l'inauguration en juin dernier des 18 000 m2 et des 45 000 végétaux du Jardin des Géants, parc original réalisé avec brio en deux ans par une pléiade d'entreprises locales et nationales sous le contrôle de la Sem Euralille. Au-delà de la beauté de ce site, c'est une nouvelle dimension naturelle qui est donnée à ce quartier jusqu'à présent réputé pour son activité tertiaire et ses bâtiments d'affaires, lui donnant une ambitieuse touche de verdure. « À l'emplacement des 5 000 m2 du Parvis des Nuages, la partie « ouverte » du Jardin, se trouvait auparavant un parking sans âme qui est désormais sous-terrain », commente Fabrice Veyron-Churlet, directeur opérationnel de la Saem Euralille. Les arbres qui s'y trouvaient ont été conservés, participant à l'humanité de ce nouvel espace vert qui prolonge les deux zones clôturées du parc, aux noms évocateurs : l'Herbe des Géants à la végétation luxuriante et le Jardin des sources. « Ce dernier permettra à terme d'accueillir des expositions ainsi qu'un restaurant qui ouvrira ses portes l'année prochaine », confie Fabrice Veyron-Churlet. « On y trouve également une serre où se développent des végétaux exotiques originaux, réchauffés par des panneaux solaires qui assurent également le chauffage d'un serpentin d'eau pour les plantes extérieures sensibles au gel ». C'est ici qu'un forage a été réalisé pour arroser l'ensemble du parc à travers un circuit de canaux. « Un bassin de filtration naturelle, composé uniquement de végétaux, permet d'utiliser l'eau en boucle, sans utiliser de chlore ou autres produits chimiques pour la purifier », précise le directeur opérationnel de la Sem.
Le savoir-faire de nombreux spécialistes a été nécessaire pour réaliser ce Jardin de qualité qui devrait devenir l'une des nouvelles attractions de Lille : paysagiste, architecte, scénographe, plantation, bureaux d'étude, … Avec toujours un soin du détail comme cette habillage végétal des bâtiments la structure métallique originale imaginée par l'architecte bordelais Duncan Lewis. Ou cette chaise et cette tête de géant tressé de plantes du scénographe Arc-en-scène qui a travaillé sur un mobilier créatif à travers le jardin. Sans oublier ces 45 000 plantes installées avec soin dans le parc par l'entreprise SNB qui a également su disposer de la pierre de Hainaut aux reflets bleutés, la pierre traditionnelle de la région, parfois douce et lisse, parfois rude et granuleuse. « Ici, tout a été fait sur mesure », commente Fabrice Veyron-Churlet.