Pourtant, depuis le mois d’octobre 2020, l’équipe n’a pas ménagé les heures de travail pour répondre aux exigences du référentiel sanitaire de la filière évènementielle édictée par le gouvernement. « Au total, nous avons élaboré une dizaine de scénarios », explique Thomas Bellicam. « La grosse difficulté a été d’interpréter les jauges, élément essentiel à notre cœur de métier, nécessitant l’aménagement des stands et des espaces sur trois lieux distincts. Nous avons essayé d’arracher la possibilité de réaliser un évènement test mais nous avons jeté l’éponge », dit-il. Cette manifestation, la plus importante de la vallée de Sainte-Marie-aux-Mines (Haut-Rhin), réunit chaque année les plus grands experts des minéraux. Cet événement, dans le top 3 mondial avec Tucson (Arizona) et Munich, rassemble habituellement un millier de sociétés spécialisées du monde entier, et plus de 30 000 visiteurs dans la cité minière alsacienne.
Désigner un conseil scientifique… et le financer !
Il y ont cru, pourtant. « Nous étions relativement optimistes à l’idée d’accueillir 5 000 visiteurs par jour en juin prochain suite aux annonces du Ministère de la Culture pour les festivals. Après des échanges auprès des services de la Préfecture, la présence des points de restauration et buvettes a été remise en question et nous avons dû revoir notre jauge à 1 000 personnes par jour en incluant : visiteurs, exposants, staffs, bénévoles », explique la présidente. Après l’élaboration d’un protocole drastique, « nous nous sommes proposés à devenir un événement test au niveau national, unique manifestation à se tenir en extérieur au mois de juin. Après avoir été contacté par le ministère et pris connaissance de l’ensemble des modalités, nous avons renoncé à nous porter candidat », regrette Jean Patris. « Pour être labellisé test, nous aurions dû constituer nous-mêmes un comité scientifique, dont le financement devait être entièrement pris en charge par l’organisateur », poursuit-il.
100 % de perte du chiffre d’affaires en 2020
La Spl Eva accuse pour 2020 une perte de chiffre d’affaires de 100 %, les aides de l’Etat lui permettant tout juste de rester en vie. « Malgré les multiples scénarios envisagés pour juin 2021, aucune solution économiquement viable ni pour notre structure, ni pour nos exposants et encore moins pour notre public n’est apparue. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, une baisse de la jauge d’accueil n’entraîne en aucun cas une baisse proportionnelle de nos dépenses fixes… Même en fédérant l’ensemble des acteurs de l’événement autour de cette manifestation singulière, si l’équilibre financier est une nécessité, l’avenir de notre structure et la pérennité de nos événements sont primordiaux », peut-on lire dans un communiqué.
Rendez-vous à l’automne… ou en 2022 !
La capitale de la minéralogie envisage cependant la tenue d’une manifestation plus minimaliste cet automne. « Cet embryon de projet passe d’abord par une consultation auprès de tous nos exposants et partenaires, que nous interrogerons dès cette semaine, afin d’étudier la viabilité de ce scénario », explique la Spl. Qui donne rendez-vous à tous ces fidèles suiveurs en 2022, du 22 au 26 juin, pour la 57ème édition. « Un évènement comme le nôtre, c’est neuf mois de préparation. Nous espérons très vite avoir de la visibilité », concluent-ils de conserve.