Mettre en lumière l'action publique en valorisant par l'éclairage le patrimoine départemental de la Vienne, il fallait y penser. Sorégies l'a fait d'une manière peu classique : en créant une fondation – sous l'égide de la Fondation de France – pour appuyer des projets d'associations, de petits offices de tourisme ou de communes rurales. Grâce à un fonds de 100 000 euros par an intégralement consacré à l'aide (la communication, par exemple, relève d'un accord de partenariat avec la presse locale), la Fondation Sorégies finance une cinquantaine de projets de mise en valeur, par l'éclairage, des églises, des moulins, des abbayes et autres bâtiments du patrimoine local.
Pour éviter toute erreur dans le choix des projets, la fondation joue la carte de la transparence : chaque année des appels à projets sont lancés dans la presse et sur internet. « En procédant ainsi, par appel à projets, nous estimons remplir notre fonction de servir le public en ne choisissant pas arbitrairement de soutenir tel ou tel dossier dont nous aurions connaissance » explique Béatrice Jouan, déléguée générale de la fondation. Ensuite, un jury « composé à parts égales de membres internes à Sorégies et de membres qualifiés » sélectionne les projets.
L'action de la Fondation Sorégies ne s'arrête pourtant pas aux frontières du département. Forte de son expérience, la fondation s'est proposée dès sa création d'apporter ses lumières aux pays pauvres. Elle fournit ainsi au Burkina Faso, au Sénégal, en Inde, à Madagascar « des équipements essentiellement en énergie solaire pour apporter de la lumière à des écoles et des centres de soins : électricité pour faire les devoirs à la fin du jour, préparation de la classe pour les maîtres, cours d'alphabétisation le soir pour les adultes, éclairage dans les maternités et conservation des vaccins dans des endroits froids ».
Le succès se mesure en chiffres : cinquante projets ont été réalisés ou sont en cours, mais les demandes sont quatre fois supérieures. « C'est dire toute l'utilité d'initiatives comme les nôtres » conclut Philippe Chartier, président de la Fondation.