Une ouverture en plein week-end de la Pentecôte. Le Grand Nausicaá n’a pas choisi la date par hasard pour faire découvrir au public le plus grand aquarium d’Europe et le quatrième du monde. Pour ce projet de tous les records, l’ambition est de taille : doubler le nombre de visiteurs annuels en atteignant le cap du million avec des retombées fortes pour toute l’agglomération de Boulogne-sur-mer (Pas-de-Calais). « Notre objectif est aussi de doubler les 30 millions d’euros injectés chaque année dans l’économie locale avec un impact fort sur l’hôtellerie et la restauration », explique Philippe Vallette, directeur général de la Sem Nausicaá. Celle-ci gère le centre national de la mer depuis sa création en 1991. « Ce choix a été fait pour éviter les lourdeurs d’une régie et préserver une nature de service public », rappelle Philippe Vallette.
10 000 m2 d’exposition proposent la découverte de 60 000 animaux marins. Attraction centrale de l’extension du centre, le nouveau bassin impressionne par ses dimensions — 60 m de long, 35 de large et 8 de profondeur — et reconstitue l’écosystème de la haute mer. Les 10 000 m³ d’eau, soit 4 piscines olympiques, accueillent des raies manta, poissons lunes ou requins-marteaux. Le public plongera au fond de l’océan, avec des vues spectaculaires lors du passage dans un tunnel transparent ou devant la grande baie. La visite propose aussi une grande faille de 7,50 m de haut, l’ensemble recrée les fonds marins de l’île de Malpelo en Colombie.
Un budget de 100 millions d’euros
Pour ces formats hors norme, il a fallu inventer pas mal de choses. Un exemple : la grande baie de verre (20 m sur 5 m), fabriquée en Italie, pèse pas moins de 54 tonnes et a été transportée d’un seul tenant. Il a fallu ensuite une grue géante de 450 tonnes pour l’installer. Ce vaste chantier a aussi fait beaucoup appel aux entreprises locales, notamment pour la menuiserie et les décors d’exposition.
Cet agrandissement, Nausicaá y pensait depuis 10 ans. La Communauté d’agglomération du Boulonnais (CAB) a réussi à boucler un montage financier conséquent : 100 millions d’euros répartis en 2 phases. La première concerne la haute mer, avec surtout le grand bassin, pour un coût de 70 millions d’euros (32 millions de la CAB, 28 de la région et 9 du département). La seconde concernera le changement climatique et bénéficiera de fonds européens Feder.
Ce changement d’échelle pour Nausicaá ne retire rien à sa mission de découverte et de défense de l’environnement marin. Le centre demeure à la fois ludique, pédagogique et scientifique. « Le sens de cet équipement est de montrer et d’expliquer le lien entre l’homme et l’océan », conclut Philippe Vallette.