Cela fait 300 ans que l'on travaille le métal dans les Forges de Grandvillars. Plusieurs siècles de tradition industrielle ont modelé, dans le sud du Territoire de Belfort, un site exceptionnel, reconnu pôle d'excellence rurale par l'État. « Il faut remettre en valeur le patrimoine industriel, les bâtiments sont magnifiques et cela représente 350 emplois à terme », rappelle Christian Rayot, Maire de Grandvillars, président de la communauté de communes Sud territoire et de la Société d'économie mixte Sud développement. D'abord confié à la Sem départementale Sodeb, un important chantier de réhabilitation a été imaginé pour rendre toute leur noblesse aux Forges et redynamiser l'activité. La première tranche de 25 millions d'euros, lancée en 2011, comprend la démolition de 12 000 m2 de bâtiments, la construction ou requalification de 15 000 m2 et la réhabilitation à neuf de 6 000 m2 de locaux industriels et tertiaires. Pour affronter la tâche immense, la communauté de communes Sud territoire a créé, en 2012, la Sem Sud développement. Cette dernière ayant repris la propriété des Forges et les emprunts en cours, s'est également vue chargée de la deuxième phase des travaux d'un coût de 8 millions d'euros. « Cette société mixte nous permet de faire face localement à des investissements lourds. S'il avait fallu attendre les grands investisseurs nationaux on ne s'en serait pas sorti », précise le président de Sud développement. L'aménagement des espaces publics est, quant à lui, intégralement financé par les collectivités locales, la Région et l'État via le pôle d'excellence rurale.
Entreprises et territoire, main dans la main
Pour l'élu local ce qui se joue avec la réhabilitation des Forges c'est la préservation d'un terroir industriel structuré par des groupes locaux fidèles et attachés à leur sol. Pour Christian Rayot : « ce programme est le fruit d'une véritable collaboration entre les institutions et des entreprises historiquement ancrées sur le territoire. Les patrons de ces groupes vivent ici, nous nous connaissons et il y a une relation de confiance entre nous. » En contrepartie des travaux, sur le bâti et les espaces publics qui entourent le site, les entreprises ont investi dans l'outil de production pour le moderniser et relocaliser une partie de leur activité dans les locaux neufs. Le chantier, qui ne pourra continuer qu'en l'absence d'ouvrier dans les ateliers, se poursuivra durant les étés 2015 et 2016. La Sem Sud développement, quant à elle, a plus que doublé son capital social, de 4 à 10 millions d'euros, et validé un plan d'affaire de 51 millions d'euros, signifiant qu'elle compte rester un acteur de poids dans le combat des élus locaux pour maintenir et développer l'économie locale.
Julien Attal / naja