« Concentré d'innovations, Canopéa rassemble les dispositifs et les équipements les plus performants d'un habitat économe et autonome, préfigurant l'avenir », commente EDF qui a soutenu le projet grenoblois, primé lors de l'édition 2012 de la compétition internationale Solar Decathlon à Madrid. Le prototype de deux niveaux (sur les 8 du projet original) se veut un symbole du développement urbain en cours dans la Presqu'île. Au programme : une seule habitation à l'étage, afin d'offrir les avantages d'un logement individuel et ceux d'un bâtiment collectif, une toiture partagée et une consommation d'énergie réduite au maximum.
« Canopéa représente ce que nous voulons continuer à développer : une nouvelle façon de concevoir l'habitat, agréable à vivre et qui met l'accent sur l'économie d'énergie », commente Maud Tavel, présidente d'Innovia, Sem chargée de l'aménagement de la Presqu'île. Transformé en un pavillon d'information de 100 m² environ, le site est géré en partenariat avec l'Office du tourisme et l'Ecole d'architecture de Grenoble, propriétaire du bâtiment. Au processus scientifique souhaité par l'Ecole vient ainsi s'ajouter un processus de communication, utilisé par la Ville et Innovia, son aménageur. « La maquette du projet urbain permet aux habitants et aux collaborateurs des entreprises qui travaillent sur le site de visualiser le futur du territoire ».
Une mixité sociale et fonctionnelle
Une première tranche d'environ 500 logements familiaux (dont 30 % en locatif social et 10% en accession sociale) et 350 étudiants (dont 300 Crous) se construisent sur la Presqu'île d'ici à fin 2017. « Tout un travail de recherche architecturale, piloté par l'architecte en chef Christian de Portzamparc, a été conduit par chacun des maîtres d'oeuvre, que ce se soit des promoteurs privés ou des bailleurs publics, avec, par exemple une logique d'ouverture d'îlot », précise Valérie Dioré, directrice générale d'Innovia. Une deuxième tranche suivra, apportant une mixité sociale et fonctionnelle supplémentaire au pôle scientifique de recherche et formation et ses 150 000 m², construits dans la Presqu'île au cours des dernières années. « C'est une vrai quartier de ville qui doit voir le jour, avec ses logements, ses commerces et services », explique Maud Tavel. Le choix d'implanter le synchrotron européen sur la Presqu'ile en 1981 avait initié la dynamique. Laboratoires et autres centres, tel que le pôle Minatec dédié aux micro et nanotechnologies, se sont depuis installés dans l'ancien polygone d'artillerie de 250 hectares.
En augmentant ce projet urbain d'une dimension axée sur le développement durable et la mixité sociale et fonctionnelle, la Ville de Grenoble a voulu permettre le passage du concept d'écoquartier à celui d'EcoCité. L'enjeu : « mutualiser l'énergie et la mobilité » et imaginer « une ville durable, attractive et créative, qui réunit et rassemble », explique Maud Tavel. Le prolongement de la ligne B de tramway, dans lequel Innovia intervient au niveau de l'aménagement de la voierie, s'inscrit dans cette dynamique. Il permettra de renforcer la desserte de la Presqu'île d'ici à la fin 2014. Plus de 25 000 salariés et 1 500 habitants sont attendus d'ici à 20 ans dans ce quartier où travaillent déjà 15 000 personnes et où 800 y vivent.