Le choix des communes de Genos et Loudenvielle de développer le thermoludisme a été une véritable aubaine pour toute la Vallée du Louron. Trente cinq emplois directs ont ainsi été créés dans ce canton rural qui bénéficie des retombées économiques d'un site qui a comptabilisé 190 000 entrées en 2012, et généré un chiffre d'affaires de 3 millions d'euros. « Le succès du centre de balnéothérapie a donné une incontestable plus-value au territoire depuis sa création en 2000 », confirme Michel Pelieu, P-dg de la Sem Balnéa. Ouvert toute l'année, le site renforce également en hiver l'attractivité des stations de ski voisines de Peyragudes et de Val Louron. Le foncier a gagné en valeur et plusieurs résidences de tourisme ont été construites dans les environs.
« Devant le succès rencontré par le complexe thermal dès son ouverture, plusieurs agrandissements ont été réalisés au fil des ans », poursuit Michel Pelieu. Aux bains romains d'origine, se sont ajoutés les bains améridiens en 2004, puis tibétains en 2007, et japonais en 2011. Soit quatre espaces thématiques d'une surface totale de près de 4 000 m². Investissement global : 10 millions d'euros HT qui ont bénéficié, à hauteur de 50 %, d'une subvention de l'Europe, de l'Etat, de la Région Midi-Pyrénées, et du Conseil général des Hautes-Pyrénées. « Les 5 millions empruntés sont payés par l'exploitation du centre et ne pèse en aucun cas sur la fiscalité locale », précise le P-dg de la Sem Balnéa.
Une chaudière à bois
Au bord du Lac de Génos-Loudenvielle, le centre de balnéothérapie propose de profiter d'une eau naturellement chaude, entre 30 et 33 degrés, chargée d'oligo-éléments après son passage dans le massif pyrénéen. Captée par deux forages à 170 et 600 mètres de profondeur, elle est canalisée jusqu'à Balnéa et réchauffée depuis 2011 par une chaudière à bois pour certains bains où la température monte jusqu'à 40°C. D'une puissance de 300 kW, la chaudière consomme 440 tonnes de plaquettes par an, évitant l'émission annuelle de 350 tonnes de CO² et participant ainsi à l'entretien de la forêt pyrénéenne. Elle couvre 70 % des besoins en chaleur de Balnéa et peut même être utilisée l'été pour chauffer la piscine extérieure.
Un partenariat innovant a été réalisé avec l'Office national des forêts énergie (ONF Energie) qui prend à sa charge l'investissement et l'exploitation des chaudières et se fournit en plaquettes auprès des communes forestières pyrénéennes (COFOR). « Cet approvisionnement valorise la ressource locale et assure l'utilisation d'un bois sec et non traité », commente Michel Pelieu. Le projet, qui s'inscrit dans le programme d'actions du Département et de la Région en matière d'énergie et de climat, a également valeur symbolique dans une vallée où la population s'était mobilisée de 1984 à 1996 contre EDF et son projet de ligne THT.