Durant des siècles, les Parisiens y ont été pansés, mais c’est aujourd’hui une opération de requalification inédite qui y est conçue : l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul, désaffecté depuis 2011, va se transformer en un éco-quartier de dernière génération « alliant sobriété et innovations » promet la fiche technique du projet. Et rien ne semble plus vrai au regard du cahier des charges exigeant que la Ville de Paris, négociatrice du site auprès de l’AP-HP pour 93 millions d’euros, vient de confier à la Spla Paris-Batignolles Aménagement (PBA).
Il faut dire que l’emprise représente, au cœur de Paris, une opportunité foncière unique avec ses 3,4 hectares sur lesquels seront donc construits 60 000 m2 d’ici à 2023, dont 43 000 m2 de logements (pour moitié en logements sociaux), 11 000 m2 d’équipements (crèche, école, gymnase, centre culturel), 6 000 m2 de commerces et 4 000 m2 de jardins.
Être durable et innovant
En effet, en ce lieu où certains pavillons remontent au XVIIe siècle, le projet contient d’abord des obligations patrimoniales : 60 % des bâtiments s’offriront donc une nouvelle vie, en appartements, école ou crèche. Mais il vise aussi un objectif technique ambitieux : « être durable et innovant en tout point », cadre la responsable d’opération au sein de la Spla, Anne Carnac.
Innovant sur le plan énergétique, bien sûr, avec l’étude des meilleures sources d’approvisionnement, une réflexion sur les cycles producteur-consommateur, et l’ambition large d’une ville « zéro déchet/zéro carbone ». Innovant sur le plan fonctionnel également, par des équipements modulables et mutualisables. Et innovant sur le plan social enfin : « la créativité de tous — promoteurs, architectes, associations, habitants — est ainsi convoquée pour imaginer de nouvelles formes de gestion urbaine, au plus près des usages, fondées sur la sobriété et l’économie circulaire », explique la « dircom » de l’Epl, Corinne Martin. Habitat participatif, agriculture urbaine…
« Il s’agit d’inventer une nouvelle façon de fabriquer de la ville innovante », résume le directeur général de PBA, Jean-François Danon. Et le tout dans un cadre budgétaire contraint : 160 millions d’euros. Mais où donc mieux réussir une opération délicate qu’au sein d’un ancien hôpital.