C'est une page de l'agglomération lilloise qui se tourne avec le lancement en août dernier des travaux de construction du CETI (Centre européen des textiles innovants), fleuron d'un projet d'aménagement urbain qui se développe sur un site de 80 hectares à réhabiliter. Créé au XIXe siècle, ce quartier occupé par une gare de marchandises et des firmes chimiques ou textiles avait connu son apogée dans les années 1950 avant de fortement décliner, les dernières entreprises fermant définitivement leurs portes en 2004. Conservant son nom historique et symbolique – l'Union – le nouveau quartier permettra d'ici à une quinzaine d'années la jonction de Roubaix, Tourcoing et Wattrelos. « Il fait partie des grands projets urbains nationaux et donnera également naissance au premier écoquartier de la métropole lilloise », commente Jean Badaroux, directeur de la Sem Ville Renouvelée, société anonyme d'économie mixte fondée en 1980 pour assurer le développement économique et le renouvellement urbain des territoires de la métropole lilloise (détenue à 31,3 % par la Communauté urbaine de Lille ainsi que par les villes de Lille (3,74 %), Roubaix (9,86 %) et Tourcoing (9,72 %)). Au total, 175 millions d'euros seront investis en aménagement pour cette opération, dont 110 millions de fonds publics.
Consacré à la recherche et au développement de la filière textile, le CETI, véritable figure de proue de l'Union, ouvrira ses portes en 2011 pour un investissement immobilier de 22 millions d'euros (financé à hauteur de 5 millions d'euros par l'État, de 4 millions par la Communauté urbaine de Lille et de 1,5 million par le Département du Nord). Une vingtaine d'autres projets verront également le jour au fil des ans dont un parc de 11 hectares, 1 500 logements, l'implantation du siège de Kipsta (marque des sports collectifs du groupe Décathlon), un tribunal de commerce et un pôle image.
« Le CETI est une réponse à une demande mondiale en nouveaux matériaux, à la fois plus résistants, plus légers, biodégradables ou qui possèdent des qualités exigées par le monde moderne et qui trouvent leurs limites dans la pétrochimie classique », explique Jean Badaroux. Installé sur une ancienne gare de triage et de marchandises, le centre abritera deux bâtiments dont les travaux sont déjà avancés. Le premier accueillera sur quatre niveaux l'administration (1 530 m2) à et les laboratoires (2 530 m2). Il sera relié par une galerie à la future halle technologique de 6 500 m2, dont une partie abritera des machines textiles. Au total, ce sont 12 500 m2 qui seront consacrés à la recherche sur un terrain de 25 000 m2. Dix-neuf mois de travaux sont prévus pour la construction de ce complexe. Jusqu'à deux cents personnes sont attendues pour travailler sur cet important chantier.