C'est un nouveau visage qu'apporte aujourd'hui l'écoquartier du Crêt du Bief à Lavans-lès-Saint-Claude (Jura). Le projet d'aménagement lancé en 2004 sur une dizaine d'hectares redonne peu à peu une identité à la commune qui avait vu l'éclatement des zones résidentielles sur son territoire de 11 km² et la dévitalisation progressive de son centre-bourg. La première des trois tranches de cette opération, qui s'étalera jusqu'en 2020, est sur le point de démarrer. Le projet ne se contente pas de redensifier la ville et de lui redonner une âme, mais lui apporte également une dimension durable « tout en renouant un lien social entre ses 2 000 habitants ».
Tout a commencé en 2003 quand le le conseil municipal a décidé de répondre à l'appel à projet du Parc naturel régional du Haut-Jura intitulé « Pour une autre conception des lotissements ». Réputée pour son savoir-faire en matière d'aménagement durable, la Socad est choisie après appel d'offres pour accompagner les études, et diriger les travaux, mais aussi la promotion et la commercialisation de l'opération. « Dès le départ, le Crêt du Bief a eu la volonté de devenir un écoquartier rural de référence, à forte qualité de vie ajoutée, qui s'intègre harmonieusement dans un paysage naturel d'exception, et renforce la centralité du centre-bourg », explique Bernard Muller, directeur de la Socad. « Le pari est aujourd'hui réussi ».
Un pilotage collégial
Pour atteindre cet objectif, la collectivité a mis en place, avec l'aide de la Société d'économie mixte, une démarche participative innovante. « Au-delà du cercle des élus, techniciens, concepteurs et constructeurs, les futurs occupants et la population ont été associés dès le départ au projet », commente Thomas Rober, responsable de projets à la Socad. En complément de réunions publiques régulières et d'actions de sensibilisation, un groupe de réflexion a été constitué pour échanger avec l'équipe projet sur des problématiques clés comme les énergies, et les espaces publics.
La mixité fonctionnelle et sociale n'a pas été oubliée dans le projet. Les acteurs du logement social jurassien ont ainsi été associés dans le comité de pilotage et un quart des logements réalisés seront locatifs ou en location accession. Pour les futurs propriétaires, l'optimisation des constructions de logements s'est également traduite par une démarche coopérative. « Afin de réduire au maximum les coûts, et permettre un développement urbain harmonieux, les candidats à l'acquisition peuvent soit se regrouper, soit s'entendre afin de démarrer les travaux au même moment ». Pour la municipalité et la Socad, l'ambition est aussi de créer un quartier exemplaire, capable « d'essaimer sur tout le territoire du Haut-Jura et au-delà ».