Face à l'urgence, la commune a fait appel à la Société immobilière de Kourou (Simko) pour engager un vaste programme de résorption de l'habitat insalubre. Après avoir traité les bidonvilles du bourg principal, la société a initié en 1995 l'opération de réhabilitation du Village Saramaca qui comptait alors près de 3 000 habitants, contre 600 prévus à l'origine. Une première phase de concertation a permis de déterminer les souhaits des habitants en matière de relogement et de localisation. Sur 500 familles en situation régulière, 350 ont souhaité demeurer au village, tandis que 150 d'entre-elles préféraient s'installer dans d'autres quartiers de la ville.
Quinze ans plus tard, 298 logements ont été construits en lieu et place de l'ancien bidonville, dont 28 en logements locatifs très social et 270 en « auto-construction ». Le principe : la Simko réalise les travaux de viabilisation, l'ossature, la charpente, la plomberie et l'électricité tandis que les travaux de finition sont laissés à l'attributaire. À raison d'un loyer de 297 € par mois durant dix ans, ce dernier rembourse les frais engagés par la Simko pour l'aménagement du terrain et la construction et devient ainsi propriétaire. Or avec une allocation logement de 220 €, la charge résiduelle n'est que de 77 € par mois. « L'auto-construction répond aux besoins des familles les plus démunies qui, faute de ressources, sont dans l'incapacité de mobiliser un prêt bancaire », explique Claude Mathis, directeur général de la Simko.
Le chantier de la dernière tranche de 24 logements, qui doit être livrée fin 2010, s'accompagne de la construction de commerces destinés à pérenniser les activités existantes dans le village. Côté équipements publics, la Commune de Kourou prévoit la construction d'un plateau sportif, d'une aire de jeux et d'un groupe scolaire dans le cadre de son Programme de Rénovation Urbaine (PRU). Enfin, un Centre d'art traditionnel Bushinengé est également en projet. « L'intégration des familles par le logement ne saurait être efficiente sans une insertion économique et sociale » rappelle Claude Mathis.