Avec les données transmises par les missions Rosetta, Philae, Curiosity, Hubble, New Horizons, l’espace ne cesse de faire l’actualité. Comment la Cité de l’espace prend-elle en compte ces découvertes ?
Ces découvertes recoupent deux terrains sur lesquels nous sommes présents : la conquête spatiale – partir dans l’espace – et les connaissances scientifiques – comprendre l’Univers. Notre mission est avant tout éducative. Elles se déploie autour de trois axes : le public, la filière et le territoire. Elle consiste notamment à donner des clefs de compréhension au grand public, à expliquer les enjeux des programmes spatiaux. Par exemple, l’événement organisé en direct en novembre 2014 pour l’atterrissage de Philae sur la comète Tchouri, avec plus de 6000 personnes présentes, avait pour vocation de célébrer la réussite de la mission, et aussi de faire comprendre ce qu’est une comète, pourquoi on s’y pose, ce que l’on y cherche.
« La Cité est le 5e élément de la filière Espace »
En mars dernier, nous avons accueilli plus de 2000 personnes pour vivre en direct l’éclipse du soleil. Et nous avons aussi adressé aux enseignants de l’Académie un dossier commun avec le rectorat et l’Observatoire de Midi-Pyrénées contenant des conseils pratiques pour observer avec ou sans lunettes l’éclipse dans les établissements scolaires. Par ailleurs, les médias régionaux et nationaux sont très preneurs de vulgarisation scientifique rigoureuse lors de ces événements.
Ce suivi de l’actualité marque-t-il une évolution des missions de la Cité de l’espace ?
La Cité de l’espace a toujours été attentive à l’actualité spatiale et astronomique. C’est dans son ADN. Ce qui évolue, c’est la dimension que nous leur donnons et notre capacité à fédérer nos partenaires autour de grandes actualités : l’Observatoire, le Cnes, l’Esa (l’agence spatiale européenne), la Nasa, les industriels, le CNRS, les universités et les établissements scolaires, l’Académie, les collectivités sans oublier le monde du tourisme… Quand on parle d’une filière, on pense à la recherche, à la formation, à l’industrie et aux institutions. Nous sommes le « 5e élément », un outil de diffusion de la connaissance, de communication. D’ailleurs nous rencontrons régulièrement tous les acteurs en amont pour préparer nos événements en commun, en trinôme entre nos équipes de médiation, leurs équipes scientifiques et les équipes communication/événementiel.
La Cité de l’espace affiche une ambition internationale. Comment se traduit-elle ?
Nous avons la volonté de nous développer à l’international. Voici quelques exemples : nous lançons avec nos homologues du Houston Space Center et du Singapore Science Centre le projet « Youth mission to Mars » – mission jeunesse pour Mars – auquel participent 150 lycéens. Résultat d’une compétition intense, organisée par l’Alliance américaine des musées, ce programme financé par le Département d’Etat américain simule la préparation d’une mission vers Mars.
Au niveau européen, la Cité de l’espace organise pour la France et la Suisse francophone le concours Odysseus II, qui encourage les jeunes Européens de 7 à 22 ans à s’investir dans un projet scientifique et leur donne accès à un réseau de mentors.
« Nous lançons deux projets scientifiques internationaux à destination de la jeunesse »
Nous avons été sollicités par l’Académie des sciences de Pologne pour les aider à faire évoluer l’enseignement de la physique dans ce pays, dans le cadre d’Erasmus Plus. Nous louons des expositions itinérantes à l’étranger. Nous venons de gagner l’organisation du 24e congrès de l’International Planetarium Society en 2018. Ces programmes internationaux sont autant de reconnaissance de nos savoir-faire en production de contenus, en médiation scientifique et en organisation d’événements. Cela participe au développement de la Cité de l’espace, qui est l’établissement le plus important en Europe pour parler d’espace au grand public, et au rayonnement de l’écosystème spatial, de Toulouse et de sa région. Nous sommes en quelque sorte une caisse de résonance.
Elsa Bellanger/Naja