Yano Atsufumi, capitaine de pêche japonais a orchestré sa campagne de pêche aux Marquises et cîblé les "Yellowfin big eyes". Jusqu'alors, les pêcheurs polynésiens évitaient ces eaux, car la chair du poisson devient inconsommable en 24 heures : un phénomène dû au fait que les cétacés, requins, orques et autres prédateurs, stressent le poisson de surface. L'expert japonais a fait installer des bas de ligne plus longs et pris le parti de pêcher plus en profondeur. Le résultat a surpris l'équipage du thonier Faimanu 3. Les huit tonnes de yellowfin sorties des eaux marquisiennes destinées à l'exportation étaient d'une qualité largement supérieure à la moyenne.
Yano Atsufumi a également bouleversé le traitement du poisson en demandant à l'équipage de nettoyer chaque thon en moins d'une minute. Une expérience concluante au point que la Sem Tahiti Nui Rava'ai envisage à présent de faire venir un traiteur japonais pour former les équipages au traitement du poisson.
"Sachant que le poisson se raréfie, que les quotas de pêche diminuent, que les bateaux étrangers viennent de plus en plus dans le Pacifique, il faut que nous soyons compétitifs", explique Joe Teanotoga, président de la Sem Tahiti Nui Rava'ai, avant de conclure : "Le but est d'amener à un niveau d'expert, les pêcheurs polynésiens".