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« La question des usages doit s’imposer aux dynamiques de développement durable »

Publié le 22 janvier 2016

Les Assises européennes de la transition énergétique, qui se déroulent à Dunkerque du 27 au 29 janvier, proposent un atelier organisé par la Fédération des Epl, sous la houlette de l’universitaire Jean-Philippe Fouquet*, fervent défenseur d’une approche sociologique de l’énergie.

Le domaine de l’énergie est traditionnellement celui des « sciences dures ». Qu’est-ce qui amène soudain un sociologue à s’y intéresser et qu’entend-on par « sociologie de l’énergie » ? Docteur en sociologie du travail, j’ai abordé en premier lieu le champ de l’énergie par la porte des déplacements et mobilités, à l’occasion de ma thèse. Mais, au fil de mes recherches, puis de travaux ultérieurs menés sur le secteur des déchets, s’est rapidement révélée la nécessité d’une autre approche, plus « prosaïque » que technique. Tout comme le plus beau des produits ne peut être vendu s’il ne fournit pas du sens en répondant à une attente, les technologies les plus innovantes peuvent demeurer éternellement inopérantes si nul n’en use à bon escient.Depuis une petite dizaine d’années, la question des comportements s’est donc imposée au cœur des dynamiques durables, afin de réconcilier sciences de l’ingénieur et usages. Par l’inclusion de ces derniers, via des réflexions et groupes de travail constitués en amont des conceptions, la sociologie de l’énergie – qui étudie la société et ses métamorphoses à l’aune de ses pratiques énergétiques – vise ainsi à minorer les écarts trop souvent relevés entre performances théoriques d’un bâtiment et performances réelles affichées au quotidien.Cette approche fait-elle aujourd’hui l’unanimité ? Loin s’en faut, mais les 2e Journées internationales de sociologie de l’énergie qui se déroulaient en juillet dernier à Tours ont tout de même réuni 300 professionnels sur trois jours. Quelle démarche collaborative mettre en œuvre pour concevoir des bâtiments réellement performants ? Par quels moyens investir les occupants dans le fonctionnement d’un bâtiment de travail économe en énergie ?… Ces questions intéressent autant les énergéticiens que les élus, les associations que les promoteurs et les ingénieurs que les bailleurs, au sens où elle constitue un véritable enjeu économique et politique au sein d’une société qu’il faut encore accompagner vers davantage de maturité.Quelle place revient aux Epl dans ce paysage ?Connues et reconnues des territoires, les Epl ont un rôle de conseil et d’accompagnateur clé à jouer dans l’émergence d’une société bas carbone, auprès des élus et des entreprises comme auprès des habitants. Elles sont pour tous ceux-là des interlocuteurs identifiables et crédibles susceptibles donc de faire vivre la sociologie de l’énergie dans la pluralité de leurs interventions, urbanistiques et d’aménagement. La réussite passe incontestablement par elles.Propos recueillis par Laurence Denès *Jean-Philippe Fouquet est docteur en sociologie, ingénieur de recherche, co-responsable du CETU-ETIcS et chercheur associé au sein du laboratoire CITERES (UMR-CNRS) à l’Université François-Rabelais de Tours. Il est par ailleurs l’organisateur des 2e Journées internationales de sociologie de l’énergie qui se sont déroulées à Tours, en juillet dernier.Assises européennes de l’énergie26, 27 et 28 janvier 2016, à DunkerqueAtelier FedEpl : « Collectivités, engagez-vous dans la transition énergétique avec vos Epl ! « 26 janvier à 11hInformations et inscriptions : assises-energie.net

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