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« La SemOp, une autre façon de développer les politiques publiques locales »

Publié le 16 octobre 2018, par Laurence Denès

Celui par lequel s’ouvrent de nouvelles trajectoires ! En confiant la gestion du golf de son territoire à une Société d’économie mixte à opération unique (SemOp), Philippe Le Ray a offert un nouveau parcours au montage juridique et de nouvelles couleurs au green intercommunal. Un « joli coup » donc, dont le président de la Communauté de communes Auray Quiberon Terre Atlantique commente l’exécution.

Philippe Le Ray, président de la Communauté de communes Auray Quiberon Terre Atlantique (24 communes, 85 300 hab., Morbihan), président de la SemOp du Golf Saint-Laurent. ©Studio Niko

En avril dernier, la Communauté de communes Auray Quiberon Terre Atlantique créait la première SemOp dédiée à la gestion d’un golf. Pourquoi un tel choix ?

À la faveur des fusions qui lui ont donné naissance en 2014, Auray Quiberon Terre Atlantique a hérité un golf dont les 20 000 visiteurs annuels participent à l’attractivité du territoire. Alors que le contrat d’affermage s’achevait, l’idée d’en reprendre la maîtrise pour faire de ce site un levier actif de développement local a fait son chemin mais, a contrario, la collectivité ne pouvait assurer l’expertise d’un tel service, ni en supporter les investissements. La SemOp, créée avec Blue Green Formule Golf, répond à ces deux volontés.

Concrètement, quels avantages la collectivité en retire-t-elle ?

Ils sont d’abord budgétaires : tous les emprunts antérieurs contractés pour le golf ont été remboursés par la SemOp. Côté finances, une redevance variable, calculée au prorata du chiffre d’affaires est désormais versée en sus de la redevance fixe perçue jusqu’alors, ainsi que – actionnariat oblige – des dividendes. Enfin, autre atout majeur, qualitatif : ces bénéfices, hier circonscrits au budget annexe, pourront maintenant fertiliser l’offre sportive locale tandis que le golf s’ouvrira aux scolaires et aux entreprises. Nous sommes tout bonnement dans une autre façon de développer les politiques publiques locales !

Le golf de Saint-Laurent est le premier golf de France géré en SemOp.©CC AQTA

Le golf de Saint-Laurent est le premier golf de France géré en SemOp.©CC AQTA

Quels ont été les obstacles du tracé et comment les jouer ?

Reconnaissons que certaines négociations ont pu être musclées. Mais les collectivités disposent aussi d’un savoir-faire en la matière ! Nous avons d’abord veillé à ce que la gouvernance publique soit une réalité. Ainsi, même si l’opérateur privé est majoritaire à 56 %, le pacte d’actionnaire exige l’accord du conseil d’administration pour les engagements stratégiques et les règles de la commande publique s’appliquent au-dessus d’un certain seuil. Par ailleurs, nous avons été très attentifs au plan d’investissement (4,2 millions d’euros) prévu durant les 18 ans du contrat. Enfin, pour garantir la relation au quotidien, les statuts actent la création d’un comité de suivi technique ainsi que des clauses de rencontres. Bien sûr, un mariage public-privé n’est pas sans frictions culturelles… Mais les avantages dépassent de loin les inconvénients et, objectif commun aidant, nous travaillons aujourd’hui dans un vrai respect mutuel.

Comment avez-vous été conseillés au cours de cette période ?

Nous nous sommes évidemment attachés les services d’un avocat spécialisé avec lequel ont été étudiées les étapes cruciales : consultation, document de préfiguration, pacte d’actionnaire. Mais, par l’écoute de nos particularités et sa voix pragmatique, la Fédération des Epl a très largement aussi contribué à la réussite de notre dynamique.

Propos recueillis par Laurence Denès

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