Fondée en 1101 et inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, l’Abbaye de Fontevraud est l’une des plus grandes cités monastiques d’Europe. Situé près de Saumur, sur 13 hectares, ce patrimoine culturel phare de la région des Pays-de-la-Loire (200 000 visiteurs par an), qui en assure en grande partie la gestion via une Spl, a dû fermer ses portes le 16 mars, confinement oblige. Bonne nouvelle, le public est de retour depuis le 20 mai alors que ses autres activités ont dû attendre un peu plus. « Le préfet de Maine-et-Loire nous a donné son accord car nous avions préparé un dossier complet sur les conditions d’accueil sanitaire des visiteurs », explique Martin Morillon, directeur de l’Abbaye Royale de Fontevraud, en place depuis février dernier.
Mais le redémarrage reste progressif car les groupes (scolaires, seniors) et les étrangers ne sont plus au rendez-vous. De seulement 37% des visiteurs, à la reprise, par rapport à la même période en 2019, la fréquentation grimpe aujourd’hui à 85%. Explication du rebond : « la recrudescence du public local, passé de 25% à près de 40%, grâce à une promotion importante dans les médias régionaux et au soutien fort de la région », précise Martin Morillon. La vie culturelle du lieu reprend aussi. L’exposition « Vitraux d’artistes » a démarré le 1er juillet pour cinq mois. Depuis le 19 juillet, les spectacles sont à nouveau à l’affiche. Avec en point d’orgue un festival de musique sacrée, prévu initialement à Pâques, qui se tiendra mi-août.
« Une reprise encourageante »
Parmi les activités très touchées par la crise figure l’événementiel. Les séminaires d’entreprises restent moins nombreux qu’en temps normal. Pas mal de réservations sont faites pour cet automne mais avec 26% d’optionnelles. En clair, de l’incertitude. La plupart des mariages, fréquents durant l’été, ont été décalés. « Le remplissage actuel de l’hôtel et du restaurant est satisfaisant, souligne le directeur. Mais nous ne disposons que d’une vision à court terme car les clients, encore inquiets, se décident au dernier moment. C’est compliqué à gérer et demande beaucoup d’adaptabilité ».
« La reprise de nos différentes activités est malgré tout encourageante, lance-t-il, combattif. Nous mettons toutes les chances de notre côté et les équipes se mobilisent ». Mais il s’inquiète pour la fin de l’année à l’heure du bilan. Le budget de la Sopraf s’élève à 3,6 millions d’euros par an. Pas certain que la reprise et les économies réalisées (baisse des achats, chômage partiel…) suffisent à combler la baisse du chiffre d’affaires. Et cela malgré le soutien fort de la Région via une baisse de la redevance lui étant versée ou la mise en place de tarifs promotionnels.