L’ancienne usine Fives-Cail Babcock a rayonné sur tout le territoire français en signant quelques-uns des plus beaux ouvrages de l’ère industrielle : les premières locomotives à vapeur, le pont Alexandre-III à Paris, les charpentes métalliques de la Gare d’Orsay et les ascenseurs de la Tour Eiffel. « L’histoire du quartier lillois qui l’a vu naître renvoie à celle d’autres villes industrielles, dévalorisées par la fermeture de l’usine autour de laquelle elles se sont construites« , résume Jérôme Crunelle, responsable du pôle Fives-Cail Babcock au sein de la Société d’économie mixte de rénovation et de restauration de Lille (Soreli). « L’enjeu de ce programme est de désenclaver cette friche, de l’ouvrir sur son environnement et de modifier profondément l’image du quartier« .
De la friche à l’éco-quartier
25 ha au cœur de la ville sont concernés par ce programme de renouvellement urbain confié en 2012 à la Soreli présenté lors d’une réunion publique, le 8 juillet dernier, par Martine Aubry, maire de Lille, Gérard Caudron, vice-président de la MEL (Métropole Européenne de Lille), Fabienne Duwez, directrice de Soreli et Djamel Klouche, urbaniste du Projet (l’AUC). La première phase de programmation, prévue de 2015 à 2020, va entamer la métamorphose de cette friche industrielle en un éco-quartier représentatif de la ville de demain. À terme, le quartier devrait accueillir 1 200 logements, des locaux d’activités, des espaces verts, des équipements publics et de loisirs.
Une partie des chantiers a démarré : la construction d’un lycée hôtelier, les travaux de désenclavement du site et de son ouverture vers le métro. Ont également été lancés les opérations de désamiantage et les aménagements nécessaires à la mise en place du système de gestion innovante des eaux pluviales qui seront récupérées et stockées, notamment pour l’irrigation des espaces verts.
Le concours de promoteurs pour les 11 premiers bâtiments de logements a été publié. Il fait suite à l’Appel à manifestation d’intérêt (AMI) lancé l’an dernier, procédure plutôt innovante pour une Epl. « Avec la quarantaine de promoteurs qui ont répondu, nous avons constitué des groupes de travail pour confronter nos intentions à leurs savoir-faire et ainsi penser et co-designer le logement de demain« , explique Jérôme Crunelle. De manière plus pragmatique, il s’agit également d’assurer une livraison simultanée des premiers lots de logements, 276 en tout, et des aménagements de l’espace public. « Nous ne voulons pas que les premiers habitants arrivent dans une friche et souhaitons constituer une offre diversifiée pour atteindre une masse critique et permettre une commercialisation rapide« , conclut-il.
Elsa Bellanger/Naja