À l'Est de l'écoquartier, la retenue d'eau laisse entrevoir le nouvel écosystème qui se met en place. « Le Grand-Hameau se trouve sur une ancienne zone agricole de 28 hectares où la gestion de l'eau pluviale nécessite un bassin », explique Pierre Lesens, directeur de l'agence du Havre de la Shema (Société hérouvillaise d'économie mixte pour l'aménagement), aménageur du projet qui prévoit 1 200 logements, 2 700 m² de Shon d'activité et un groupe scolaire.
Plutôt que de créer un bassin de stockage à l'écart, le traitement de l'eau pluviale a été intégré à l'ensemble de l'opération. Les conditions de développement de la biodiversité se mettent ainsi en place dans ce nouveau quartier, continuité de Bleville et Dollemard, à l'Ouest du Havre. Un réseau de noues paysagères voit peu à peu le jour, créant un milieu humide linéaire le long des rues. Le ruissellement des eaux de pluie s'y écoulera avant d'alimenter deux bassins principaux, d'environ un hectare chacun. Ils seront transformés en jardin « avec une promenade au bord de l'eau, une zone humide avec une végétation spécifique favorable à la biodiversité, et une partie engazonnée ».
120 espèces de plantes
« Les plantations ont démarré cet hiver avec plus d'une centaine d'espèces de plantes, essentiellement originaire de la région », ajoute le directeur de l'agence de la Shema. Une entreprise paysagère s'approvisionne auprès de pépiniéristes locaux, selon le cahier des charges établi par la Shema avec le paysagiste qui travaille sur le projet aux côtés d'un urbaniste et d'un cabinet d'architecte, choisis par la Shema. Situés à côté de zones à forte densité urbaine, « ces 3,47 hectares d'espaces naturels, véritable trame verte et bleue, « apportent une importante respiration à l'écoquartier ». Les plantes ont été sélectionnées pour que la floraison s'étale du printemps à l'automne, attirant les insectes le plus longtemps possible, maillon essentiel d'un équilibre écologique. L'entretien des grandes herbes « tiendra compte de leur période de reproduction ».
Une grande place a également été laissée aux trottoirs et aux pistes cyclables. « Ils sont là pour inciter les habitants à se déplacer à pied ou en vélo, souligne Pierre Lesens. Ils pourront rejoindre ainsi la station de tramway qui ne sera qu'à 1 km. »